Un screenshooter au RC Lens : Qui ? Pourquoi ? Comment ?

wanted copieA Lens, on surnomme Mathieu* le roi du screenshot (impr. Ecran). Twitter, Facebook, Instagram, les réseaux sociaux n’ont aucun secret pour celui recruté par le club artésien en toute hâte. Chaque jour, le même rituel : ne pas quitter l’écran des yeux. Surveiller la toile et transmettre les dossiers aux aboyeurs qui servent, également, de dirigeants. Rencontre fictive.

Bonjour Mathieu. Tout d’abord, comment parvient-on à devenir screenshooter pour un club professionnel ?
En fait, il n’y a qu’à Lens que ce métier existe. Je ne vous cache pas qu’avant mon arrivée ici en juillet 2014, je ne connaissais pas ces manières de procéder au sein d’une structure footballistique. En réalité, il y a deux qualités prépondérantes : être un pro du web mais surtout ne pas être supporter du Racing.

Surprenant…
Pas tant que cela. C’est un secret de polichinelle. Les dirigeants n’apprécient guère l’attitude des fans lensois. Il n’y a qu’à se rappeler du communiqué antipathique à l’égard de ces derniers. Et notamment de l’insulte pseudo-supporter. J’avoue avoir pris mon pied sur ce coup (rire).

Donc vous êtes anti-Lens ?
Mieux que cela, je supporter le LOSC à longueur d’année. Mais à force, on s’y retrouve avec des gars comme Xavier Thuilot, Jean-Claude Nadon ou Pascal Plancque.

Etre caniche et travailler pour le RCL, n’est-ce pas incompatible ?
Pas quand le salaire répond aux attentes. Il les dépasse même. Alors vous savez, on ne peut que mener à bien sa mission qu’est la traque aux énergumènes des réseaux sociaux.

Pourquoi avoir ouvert ce poste ?
Certains dirigeants souhaitent avoir le contrôle en permanence sur la situation. Surtout, ils n’ont pas envie qu’une information dérangeante se propage un peu partout. Du coup, ils ont posté une annonce chez quelques collaborateurs en juillet dernier, lorsque la réalité commençait à fuiter.

Mais, n’est-ce pas contre-productif ?
Tout à fait, mais vous savez, je ne réfléchis pas, j’exécute. On me demande de dénoncer la vérité, je la dénonce. Ou plutôt, je dénonce ses auteurs afin de « remettre l’église au milieu du village » comme le dit si bien mon boss. Objectif, transformer le mensonge en vérité absolue. Un peu comme en politique d’ailleurs. On place un grand orateur à la tête du parti, et l’on obtient ce que l’on veut. A Lens, ça marche mieux qu’ailleurs. Le public un peu con, il faut le dire, nous arrange.

Vous prenez un malin plaisir à enfoncer votre employeur ?
Ah, mais c’est monnaie-courante à la Gaillette. Entre nous, et ça reste en off..

Oui, oui…
Certains s’en foutent royalement du Racing. On ne pense qu’à toucher notre bifton. Même les journaleux avec lesquels nous travaillons en étroite collaborations, nous ne prenons que les plus naïfs. Et ça marche. Les autres, on leur met des bâtons dans les roues. Personne n’ose nous attaquer.

Revenons à nos moutons.
Le 12 Lensois ? Alors eux, c’est la crème de la crème. Pas un pour gueuler. Il faudra que je pense à les inviter à Pierre Mauroy au passage.

A quoi ressemble votre quotidien ?
A rien. Ou plutôt si, à surfer sur les réseaux sociaux. Avec une dizaine de cafés à côté. A relever les noms indésirables, créer ou actualiser les fiches, imprimer et remettre en main propre à mon directeur. Lui s’occupe des coups de fil. Je l’entends crier, insulter, menacer. Preuve que ça marche, nous n’avons aucun problème.

Existe-t-il une différence entre Facebook et Twitter par exemple ?
Oui, sur Facebook, nous n’avons presque que des neuneus. Ceux qui pourraient nous intéresser bloquent leur accès. Alors on se rabat sur les cons, souvent des adhérents du 12. Ceux-là nous servent puisque grâce à leur ignorance, ils relayent nos infos. Enfin notre propagande.

Et sur Twitter ?
Là, c’est plus sympa. Les insultes viennent toujours des mêmes. C’est comme ça que l’on a repéré le Collectif Lens ou un truc du genre. Un groupe de politiques composé de franc-maçons. Eux ont déjà été réduits au silence. Après, il y a tous les autres. On fait gaffe, on repère et on monte nos dossiers. Nos armoires débordent déjà. Heureusement, la vente de certains joueurs permettra d’en acheter d’autres. Là est la priorité pour nous.

Comme la communication ?
Si vous saviez comme on communique. Entre nous, mais on communique. On se marre aussi, et on en glande pas une. Mais ça, vous vous en doutiez.

Merci Mathieu pour cet éclairage.
Avec plaisir.

*Le nom a été modifié à la demande de l’individu

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :