Bollaert, ou le Temple de l’Irrationalisme

L’irrationalisme. La religion adoptée par notre club. La doctrine qui sied le mieux à notre public.

Au lendemain de l’une des pires saisons de notre histoire, le public lensois semble donc répondre de nouveau présent. Et en masse – 32.000 personnes attendues pour l’ouverture de championnat à domicile face au Red Star. En deux semaines de campagne, la barre des 12.000 abonnés a été aisément dépassée. Un mot pour décrire notre ressenti : irrationnel.

Il y a quelques mois, Lens c’était une équipe de bras-cassées, dépassée (dans tous les compartiments du jeu), qui évoluait sur un champ de betterave post-labourage, dans un stade miteux loin de chez nous, devant une poignée de supporters qui tentaient vaillamment de créer une ambiance digne. Tu te rappelles du décor ? Pour faire simple, Lens c’était du Arles-Avignon ++. Rien de plus.

Et là, comme ça, en quelques mois, la belle endormie semble se réveiller, de nouveau. Inlassablement, elle revient dans les bras de celui qui la trompe depuis tant d’années. Mais peu importe, il est si bon lorsqu’il nous prend par derrière. Faisons fi des analogies lubriques qui pourraient détourner ton attention, cher lecteur, et concentrons-nous sur la question suivante, digne d’un sujet de mémoire de fin d’études en psychologie ; quels sont les facteurs qui pourraient donner raison à cet engouement retrouvé ?

« J’ai envie de toi chéri »
Une pulsion primaire. Comme une jeune demoiselle amoureuse, trop longtemps éloignée de son bel Ephèbe, le public lensois n’a que trop mal vécu la séparation physique avec son équipe. Les entrainements étant quasiment tous organisés à huis clos, l’éloignement fut encore plus palpable, et difficile à vivre pour ce public lensois si fidèle. La métropole lensoise a plus que jamais besoin de son club. Le retour du football en terres artésiennes est vécu comme un réel soulagement pour tout le monde. Mais putain, puisqu’on vous dit que c’est vrai !

Une éclaircie en pleine nuit
Même si rien n’est officiellement réglé dans les coulisses – et je crois savoir que c’est même loin d’être fait, update du 31/07/2015, « Azerbaidjan Land of Fire » sera notre sponsor maillot cette saison – il semblerait que l’été 2015 ait été perçu comme une légère éclaircie par le peuple Sang et Or. Martel a été appuyé par Percheron devant les grandes instances, et c’est toute la Région Nord-Pas de Calais qui se mobilise au chevet de ce formidable objet politique club qu’est le RC Lens. Qui s’en plaindra ? Certainement pas nous, supporters. Rappelons-le, on a la chance d’avoir notre club chéri en L2.

Un coach valeureux, et fidèle.
Antoine Kombouaré a décidé de rester à Lens, et cela rassure une (très) grande partie d’entre-nous. En baissant son salaire annuel de près de trente pour-cent, il a participé à l’effort de solidarité indispensable à la survie de notre club. De plus, si les tensions internes sont étouffées tant bien que mal, il semblerait tout de même que le kanak ait réussi à reprendre les rennes du recrutement. Et puis, il ressemble un peu à Gervais, notre cher Antoine. Besogneux, agressif, chef de meute. Un duo qui rassure, à coup sûr.

Un recrutement
Ce mot, on l’avait de facto totalement oublié au Racing. Et encore une fois, puisqu’on vous dit que c’est vrai ! En fait, les premières signatures ont été des vrais traumatismes psychologiques. Je crois que même un supporter d’Evian TG ne pourrait comprendre ce qu’a été notre douleur durant ces derniers mois… Imagine, notre dernière recrue notable fut Alharbi El Jadeaoui (janvier 2014). Et là, on fait comment pour digérer/assumer/vivre avec huit recrues en moins d’un mois ?
Qui plus est, ce recrutement est géré de A à Z par Kombouaré. Blanchard me direz-vous ? Il attend patiemment d’être entièrement remboursé par Gervais, via le club, avant de plier bagages.

Un nouveau terrain de jeu : Bollaert-Delelis.
« Last but not least » (merci Taylor Moore pour la traduction) FELIX BOLLAERT MES AMIS ! Et oui, le nouveau stade est aussi un formidable outil pour le club – peut-être même le dernier – qui ait véritablement un avenir pérenne. On le voit de loin, désormais. Dès la nationale de Vimy, les somptueuses structures métalliques sont visibles et règnent désormais sur le paysage local. Le supporter a envie de le découvrir, ce nouveau Bollaert. Et c’est totalement légitime. L’architecture est, qui plus est, une véritable réussite.


En définitive, la passion est un sentiment qui se doit d’être manipulé avec la plus grande précaution. Si le public lensois, dans son ensemble, semble confiant à l’aube de cette nouvelle saison, il serait bien avisé de surveiller l’évolution de cette embellie retrouvée après quelques sorties manquées. La passion peut avoir des effets inversement proportionnels, et le terreau est fertile, aujourd’hui, au pied de nos terrils. Pour le moment, profitons simplement de ce retour à la maison pour reprendre ensemble ces chants qui nous ont tant manqués. Tendons l’oreille, frappons des mains, prenons-nous par les épaules pour que cette saison, une fois encore, nous galérions « tous ensemble ».

Louis de Finesse (@Louis2Finesse)

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