Second déplacement de la saison pour le RC Lens. Cette fois, direction la Bourgogne, et Dijon. Comme vous en avez pris l’habitude, on est parti à la rencontre de nos adversaires d’un soir. Pas un supporter du DFCO cette semaine, mais deux. Et en plus, des mecs de qualité. Avant-match relevé à souhait. Plus que des pots de la succulente moutarde Fallot, c’est bien les trois points qu’il faudra ramener de Dijon. Avant-goût.
BM : Salut les gars, merci d’avoir répondu présents pour cet entretien croisé ! Pour commencer, est-ce que vous pourriez vous présenter rapidement auprès de nos lecteurs.
Jonathan (@Ros_Jo21) : En ce qui me concerne, étant Dijonnais de naissance, je suis le club depuis sa création tortueuse en 1998. Mon premier souvenir à Gaston-Gérard remonte au match de Coupe de France gagné contre Bastia en janvier 1999, alors que notre club, tout neuf, émergeait à peine de la CFA. J’ai tout connu : le titre de champion de CFA en 2000, les montées successives, la demi-finale de Coupe de France en 2004 (putain, si on avait battu Châteauroux, on allait en Coupe d’Europe), la montée en Ligue 1 et les saisons un peu plus galères depuis…

Aurélien (@A_Buisson1) : Le Dijon FCO, c’est le club de ma ville. Et ma ville, c’est Dijon. Et je l’aime plus que tout car elle est aussi belle que Rio de Janeiro et Newcastle. Puis c’est un club sympa qui n’emmerde pas grand monde, hormis les voisins du 89 qui ont vu le leadership régional changer de main suite à notre accession en Ligue 1.
BM : Ah cette bonne rivalité bourguignonne… C’est quoi votre rapport avec l’AJ Auxerre d’ailleurs ?
Aurélien : Oui, notre seul rival aujourd’hui, c’est Auxerre. Et ce depuis la disparition (malheureuse) de Gueugnon, qui évolue aujourd’hui en CFA 2. Enfin, c’est surtout les idiots de chez eux (ndlr : Auxerre) qui refusent de voir la réalité et donc d’admettre que le DFCO est désormais le club majeur de la région sportivement parlant (on ne parlera pas du palmarès). Je n’ose pas imaginer ce qui se passerait si on montait en Ligue 1 et qu’eux restaient en Ligue 2… Déjà que leur stade est vide (comme une bouteille de Chablis sur la table de papa Guy) et que la Région soutient nettement plus Dijon qu’Auxerre…
Jonathan : Pour ma part, et comme pour une bonne partie de mes camarades (les autres sont passés du côté obscur et supportent l’OL), c’était l’AJ Auxerre qui me faisait rêver quand j’étais gamin. L’équipe des Cissé, Mexès, Boumsong, Kapo, Kalou ou Lachuer… Mais ça ne m’a pas empêché d’aller régulièrement voir jouer les Dijonnais et de complètement basculer lorsque j’ai rencontré Rudi Garcia pendant mon stage de 3e au journal local (le Bien Public, pour les intimes). Un mec super sympa, qui peut te parler tactique pendant des heures alors que tu viens de le rencontrer et un meneur d’hommes. C’est pour ça que je ne suis pas du tout surpris du succès qu’il a eu par la suite.
BM : Bon, si on regarde l’intersaison, cela a été plutôt bien géré j’ai l’impression, comme ça, vu de nos lointains terrils…
Aurélien : Bah en fait, l’intersaison a été quelque peu mouvementée, car le club a mis fin à un cycle de trois saisons où l’objectif final était clairement la montée en Ligue 1. Bon, on a presque réussi à l’atteindre puisque lors des trois dernières saisons, on a finipas loin du podium. Mais ça n’a pas marché. Le pire c’était la saison dernière où l’on a réussi à se planter royalement après avoir écrasé le championnat pendant cinq mois, avec vingt-et-une journées passées sur le podium quand même.
Jonathan : Oui, et concernant le mercato, plusieurs départs sont à déplorer : Papou Paye a contribué à maintenir une fois encore la connexion DFCO-Lorient. William Rémy est allé voir si l’herbe était plus verte du côté de la Paillade. Samuel Souprayen est parti à l’Hellas (trois fois Hellas) Vérone. Florian Raspentino, pour sa part, n’a pas convaincu et son prêt est resté sans lendemain. Quant à Florent Mollet, il s’est visiblement découvert des origines portugaises et a signé à Créteil. La chose la plus étrange qui m’ait été donnée de voir cet été est la signature d’Ousseynou Cissé au Rayo Vallecano. Que Paco Jemez, pourtant loin d’être un perdreau de l’année, voie en Ousseynou un joueur de foot adapté à son jeu flamboyant me laisse perplexe. Je passe sur les cas de Zié Diabaté, Pierre Lemonnier, Kévin Rodrigues et Elliott Sorin, aucun Dijonnais ne les connaissait (le fait de n’aller en moyenne qu’une fois par an à Gaston-Gérard pour le supporter moyen, probablement).
Aurélien : Ouais, la plus belle escroquerie c’est clairement Ousseynou Cissé, et du coup le club a sorti le chéquier pour se renforcer. Du coup on a recruté un troisième gardien, qui reste meilleur que Kasraoui (Christopher Dilo), un arrière gauche venu de Niort (Quentin Bernard), un jeune prodige qui est passé de « testé par Liverpool & le Barça » à « titulaire en Ligue 2 » (Anthony Belmonte), un sosie de Varane qui jouait en réserve à Fribourg (Christopher Jullien), le nouveau David Ginola (Pierre Lees-Melou), un ex-espoir du meilleur club du Nord à savoir le LOSC (Arnaud Souquet) – BM dit « enculé » – un joueur qui s’était perdu à Palerme (Granddi N’Goyi) et le meilleur joueur du voisin de l’Yonne qui souhaitait découvrir (enfin) la civilisation en Bourgogne (Frédéric Sammaritano). On espère évidemment tous que le club va se bouger pour ramener Dieu à la maison vu sa situation à Sainté (Benjamin Corgnet). Si ça se fait, on peut d’ores et déjà nous accorder la montée.
Jonathan : Yes, Anthony Belmonte a été convaincant lors de sa mise à l’essai et Granddi Ngoyi arrive en prêt en provenance de Palerme. Remarque, c’est toujours mieux que de se réveiller à côté de la tête de Khartoum.
BM : Pour vous, les gars, ça doit être quoi les ambitions de Dijon cette saison ?
Aurélien : Dans un premier temps, c’était assainir les finances du club. C’est fait. Les gros salaires partis, le club n’a aucun souci à se faire à ce niveau-là. Sportivement, c’est faire mieux que la saison dernière (selon les dirigeants). Faire mieux que 4ème, c’est donc finir sur le podium pour monter. Comme beaucoup de clubs finalement (Le Havre, Lens, Nancy, Brest, Auxerre, ETG, Sochaux…). Pas très original mais on est en Ligue 2 après tout.
Jonathan : Cette saison, l’objectif annoncé par le club est clair : retrouver la Ligue 1. Sur le papier, pourquoi pas. Après, si Moustache obtient gain de cause et que seules deux équipes montent, on est plusieurs à penser (coucou Baptiste Binet) que le club finira troisième dans cette configuration.
BM : Jonathan, tu as parlé de William Rémy tout à l’heure, formé à Lens. A Dijon, vous avez aussi le petit Bela. Tu peux nous dire ce qu’ils deviennent ? On n’a jamais reçu de carte postale de leur part !
Jonathan : Alors pour Béla… Lors de sa première saison, je n’étais même pas au courant de son existence, tant il a enchaîné les blessures. Mais dès son retour, il a su se rendre indispensable, par sa vivacité et sa technique. Dall’Oglio le place le plus souvent sur un côté et il amène énormément de percussion. Il lui manque juste l’instinct devant le but car il n’a inscrit que six buts depuis son arrivée.
Quant à Rémy, je lui en veux un peu d’être parti, car il semblait enfin arrivé à maturité. Avec quatre buts à son actif, il faisait même partie des meilleurs buteurs de l’équipe la saison dernière (on ne rigole pas). Costaud dans les duels, plutôt bon dans son placement, il lui manque peut-être encore un peu de technique pour percer au plus haut niveau. Enfin, à mon sens.
BM : Donc au final, on peut dire que les départs ont plutôt bien été compensés. Et ça se remarque sur le terrain, car il me semble que le début de saison est plutôt bon !
Aurélien : Oui, pas si mal finalement. On a eu une prépa convaincante, un premier match pas terrible contre Ajaccio (0-0) puis on a infligé une belle fessée à Niort (3-0) qui aurait dû être deux fois plus grosse si nos attaquants n’avaient pas eu la maladie de Parkinson devant le but (https://www.youtube.com/watch?v=IiQH3FLDd7I). En Coupe Moustache, on a eu droit à un festival offensif puis un festival d’erreurs défensives. Il aura fallu que « le meilleur gardien de Ligue 2 », Baptiste Reynet, nous sorte trois tirs au but pour que l’on passe (3-3, 4-3 aux tirs au but). Au niveau du jeu, on est vraiment capable de grosses séquences à une ou deux touches de balles. Mais dans le même temps, on peut aussi s’emmerder à balancer un bon parpaing de soixante mètres sur Tavares, histoire de perdre le ballon inutilement, voire de donner le ballon à Jérémie Bela qui va alors s’amuser à dribbler six/sept joueurs pour faire avancer le jeu. Rayon infirmerie, on a Lees-Melou qui s’est cassé le cinquième métatarse tout seul, Varrault qui s’est blessé à l’échauffement contre Bourg, Rivière et Marié ont également eu droit à leur petit bobo. Et Diony s’est fait les ischios en Coupe de la Ligue. Gros boulot du prépa physique pour le moment.
Le dernier match contre Bourg, c’était une vraie purge. Pour les lensois qui se souviennent du passage de Guy Roux, vous imaginez le même jeu en dix fois pire. C’était catastrophique, je crois qu’on a passé trois fois le milieu de terrain balle au pied en 2ème mi-temps. Pour résumer : on a été « zéro » du début à la fin.
Jonathan : Ouais, je confirme. Le début de championnat reste conforme à ce qu’on a vu l’an dernier : une équipe parfois séduisante mais avec un vrai problème de finition. A tel point que les associations ornithologiques locales demandent la suspension à vie de Julio Tavares, coupable à leurs yeux d’assassiner tous les oiseaux qui survolent le stade à chaque rencontre. Des joueurs comme Bela ou Gastien amènent pourtant quelque chose, mais l’ensemble de l’équipe paraît parfois brouillon et surtout irrégulier (oui je ne me suis toujours pas remis du départ de Corgnet). On peut battre n’importe qui et perdre à Bourg-Péronnas la semaine suivante, sans rien proposer. En espérant qu’Olivier Dall’Oglio parvienne à redresser la barre contre Lens. De mémoire, j’ai dû voir deux Dijon-Lens à Gaston-Gérard. Deux matchs nuls 0-0…

BM : Oui les matchs à Dijon n’ont jamais été très favorables pour nous… On n’a pris qu’un point sur les trois confrontations à Gaston-Gérard… Bon, vous en pensez quoi du RC Lens ?!
Aurélien : J’ai pu voir les trois premiers matchs de championnat et le constat est simple : cette équipe manque cruellement de talent mais a en revanche beaucoup de cœur. Un point acquis miraculeusement à Metz grâce à un grand Joris Delle (excellente recrue par ailleurs), deux autres nuls contre Créteil et le Red Star à domicile où l’équipe a eu du mal à prendre le contrôle. Dommage pour les supporters qui sont vraiment l’âme de ce club, on le voit à Bollaert et on le verra certainement vendredi soir à Dijon. Concernant la situation du club, j’espère que les dirigeants responsables de cette mascarade (problèmes financiers, sportifs…) partiront un jour et que des personnes nettement plus compétentes et responsables reprendront les choses en main.
D’ailleurs, on remercie chaleureusement le RC Lens et particulièrement Antoine Kombouaré pour avoir permis le transfert de Jérémie Bela à Dijon. Une pépite lâchée gratuitement, c’est un pur coup de génie.
BM : Jonathan, un petit prono ? Moi j’annonce une victoire du RC Lens sur un but de Pablo Chavarria !
Jonathan : Je te fais une confidence ; pronostiquer un match du DFCO, c’est comme parier sur un match du stade Rennais, on n’a pratiquement jamais aucune garantie. Je vois quand même les nôtres s’imposer 1-0 au terme d’un match bien dégueulasse.
P.S. : Je lance un appel. Si quelqu’un a des nouvelles de Sébastien Ribas, je suis preneur…
Dernières confrontations Dijon FCO – RC Lens
Bilan : 0 victoire (alleluia), 1 match nul, 2 défaites
Saison 2013/2014 – Ligue 2 – Dijon FCO 1-1 RC Lens
Saison 2012/2013 – Ligue 2 – Dijon FCO 2-1 RC Lens
Saison 2008/2009 – Ligue 2 – Dijon FCO 1-0 RC Lens
Louis de Finesse (@Louis2Finesse)
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