Lens et Bollaert. Une histoire indissociable. A vingt-quatre heures du premier tournant de la saison, BM s’est penché sur le manque d’efficacité chronique du RC Lens à domicile. Ces loupés que l’on voit arriver comme un tir au but raté de Valdivia. Mais pourquoi autant de pannes à domicile ? Réflexion.
La caractéristique première du supporter lensois, c’est sa fidélité. Personne ne peut le contredire, et c’est ce qui fait de Lens l’un des publics les plus chaleureux du sport français. Si souvent mis en lumière, il a aussi été pointé du doigt par certains journaleux pour des légers débordements ces derniers mois ; pensées à Pascal « Pro » et « Fabulous » Fab Lévèque. Dans sa globalité, on ne peut que reconnaitre que le public Sang et Or est irréprochable.
Irréprochable ? Irréprochable…
Ca veut dire quoi irréprochable ? Bon, déjà, je suis loin d’être fan de l’étiquette « meilleur public de France« , et de la façon dans laquelle elle peut être utilisée, notamment par nos chers dirigeants. On garde bien en mémoire certaines sorties orchestrées par le club. En fait, l’étiquette « Label Rouge et Jaune » qui est apposée sur notre front ne veut pas dire grand chose, et je préférais pouvoir rouler des mécaniques pour des raisons sportives que pour un « guichets fermés » face au Red Star…
Mais bon, c’est un fait. Lens possède un public sublime, et chacun d’entre-nous en est (très) fier. Mais est-ce que parfois, cette fidélité poussée à l’extrême nous jouerait des tours ? En fait, cela fait quelques temps que je me pose la question. Véritablement, et sans prendre en compte les déclarations toujours très plates des joueurs et coach lensois, quels sont les véritables avantages pour nos poulains de jouer devant leur fabuleux public ?
Quand ça va, tout va !
Un but, et c’est tout le bassin minier qui ressent la secousse. Un tremblement de terrils qui a pour épicentre le Stade Bollaert-Delelis. Le chaudron qu’est notre stadium prend feu l’espace de quelques minutes, et les good vibrations sont immédiatement ressenties par les joueurs. On le remarque assez rapidement. Les joueurs se lâchent et les enchainements sont tout de suite plus fluides. Quand Lens marque, il débloque une carte bonus +100 énergie.
Quand le sportif est rodé, et que l’équipe tourne à plein régime, l’apport de Bollaert peut devenir un putain de catalyseur de performances. On l’a déjà vu, notamment à l’époque des campagnes européennes ; un RC Lens boosté par les quatre tribunes de son stade en version stéréophonique, ça peut renverser des montagnes. Les Milan, Depor et autres Bayern, aussi grands sont (fut) ils, peuvent en témoigner.
Des deux côté de la barrière, ça peut vite devenir brouillon
Mais à Lens, ça fait longtemps qu’on ne nous propose plus de « football champagne ». Enfin si, cette combinaise est encore accessible dans les loges VIP, pour les plus aisés. Sur le rectangle vert, en revanche, ça piétine. Pour diverses raisons, plus ou moins acceptables, le jeu n’est plus chatoyant. Et dans ce cas, le public continue tout de même de donner de la voix. Les chants sont repris admirablement par la partie active de la Marek. Mais quand l’équipe a besoin d’une bonne secousse, les chants « guerriers » sont parfois mis de côté au détriment des balades à la trompette. Personne n’est gagnant ; le stade s’endort quasiment aussi vite que l’agressivité des joueurs s’éteint sur le terrain. Tout le monde devient vite impuissants. L’hypotension nous guette tous. Et les matchs à enjeu finissent par nous donner des sacrées crises d’angoisse.

Pour l’autre, c’est le match de l’année !
Et puis, l’autre facteur à prendre en compte quand tu analyses un match, c’est la performance de l’adversaire. Car oui, quand tu joues au foot, tu joues forcément contre quelqu’un. Et on les lit toutes les deux semaines, ces déclarations pré-mâchées de nos chers visiteurs ; « venir jouer à Lens, c’est toujours un plaisir », « Bollaert, c’est magnifique » ou encore « c’est pour des ambiances comme celles-ci qu’on joue au football« . Pour les adversaires, et encore plus en Ligue 2, jouer Lens à Bollaert, c’est un match de gala. Si en Ligue 1, les joueurs ont l’habitude de jouer devant de belles chambrées, la donne est toute autre dans l’anti-chambre de l’élite. Et pour étayer mon propos, je n’ai pas besoin d’aller bien loin. Il suffit de revenir quelques semaines en arrière, et de regarder les résultats du Red Star et de Créteil après leurs bonnes prestations à Lens. Si tu veux aller plus loi, il ne te reste qu’à jeter un rapide coup d’oeil aux stats à domicile (en Ligue 2) pour constater qu’on fait beaucoup trop dans le social…
Viens la question à dix briques ; est-ce que les joueurs sont pris de syndrome « Touzghar qui foire le pénalty de la montée » quand ils jouent à s’baraque ? Ou alors est-ce le public lensois qui exalte les adversaires un petit peu trop ? Kombouaré l’a dit, il faut que Lens redevienne une place imprenable. Il y a du boulot, parce que aujourd’hui, notre Temple ressemble encore trop à l’Espace Thirion de Liévin.
Rédigé par Louis de Finesse (@Louis2Finesse)
Statistiques du RC Lens en Ligue 2 depuis la saison 2008/2009
Saison 2013/2014
Domicile/Extérieur
7ème – 35 pts 19m 9v 8n 2d
2ème – 30 pts 19m 8v 6n 5d
Saison 2012/2013
Domicile/Extérieur
13ème – 27 pts 19m 6v 9n 4d
12ème – 18 pts 19m 3v 9n 7d
Saison 2011/2012
Domicile/Extérieur
15ème – 25 pts 19m 8v 5n 6d
13ème – 18 pts 19m 4v 7n 8d
Saison 2008/2009
Domicile/Extérieur
4ème – 38 pts 19m 12v 2n 5d
2ème – 30 pts 19m 8v 6n 5d
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