J13 – « On a une belle génération de jeunes ! »

Lundi, le RC Lens reçoit l’AS Nancy-Lorraine. Après voir rencontré les quiches messines lors de la première journée, les Sang et Or vont avoir fort à faire pour venir à bout d’une équipe nancéienne qui affiches des vraies ambitions pour cette saison. Louis de Finesse a endossé son meilleur costume de JPO, et est parti à la rencontre d’un supporter historique de l’ASNL. Entretien avec Bernard, qui vous livre une description totale du club de son coeur.


BM : Bonjour Bernard, est-ce que tu pourrais tout d’abord te présenter à nos lecteurs ?!

Bernard : Bonjour à vous Bollaert Mécanique ; je suis un supporter de l’ASNL de la première heure, depuis sa création en 1967 en fait (ndlr : Bernard a 78 ans). A l’époque, je ne ratais aucun match à Picot. Je venais juste de rentrer en France après quelques années passées à travailler en Afrique. Après un second exil de 15 ans à Paris, je suis revenu à Nancy en 1998. Dès ce second retour, Picot me voyait à chaque match à domicile. Bien qu’habitant à plus de 100 kms, je faisais l’aller-retour dans la soirée pour supporter mon club. J’ai fait le trajet des Vosges jusqu’à Nancy pendant plus d’une dizaine d’années, étant abonné en tribune présidentielle avec mon neveu. Puis l’âge avançant, j’ai résilié mon abonnement vers 2010. Je continuais toutefois à me rendre occasionnellement au stade pour assister aux matches contre les équipes de haut de tableau.

BM : Et en 2012/2013 vint la descente du club en Ligue 2.

Bernard : Oui, et depuis que mon équipe évolue en L2, je suis sevré. Heureusement, comme l’ASNL est parmi les favoris pour la remontée, nous avons quelques matches en direct. Sans oublier la chaine Onzéo qui rediffuse quelques matches en intégralité. Cela me permet de voir les joueurs de mon club favori.

Je suis de très près les arrivées et départs de joueurs à chaque début de saison. Je suis toujours malheureux de voir partir quelques uns de nos meilleurs joueurs, mais c’est le lot des clubs à budget modeste comme l’est l’ASNL. Je reste attentif aux performances des joueurs partis dans leur différents clubs. Je pense à Haïdara qui évolue à Newcastle, et à d’autres.

BM : Bernard, est-ce que tu peux nous parler du début de saison de l’ASNL ?

Bernard : Le début de saison est très satisfaisant, pour l’instant. Les résultats sont excellents, surtout à l’extérieur (6 matches : 3 victoires, 3 nuls), le 7ème étant prévu pour lundi à Lens (rires). On a un peu plus de mal à domicile cette saison, certainement car les équipes y viennent surtout pour défendre.

BM : Quelles sont les forces et les faiblesses de l’effectif nancéien cette saison ?

Bernard : Cette année l’équipe me parait armée pour faire une grande saison. Elle s’est renforcée dans toutes les lignes et les « nouveaux »  : Chrétien, Robic, Guidileye, Pedretti (pas un baltringue pour nous !) ou Puyo, ont bien pris le relais des joueurs partis du club. Sans oublier les jeunes venus du centre de formation : Maouassa, Aït Benasser, Lusamba, etc.

BM : Le tout étant orchestré par l’emblématique Pablo Correa, qui est revenu aux affaires en 2013.

Bernard : Cela semblait logique. Sans que Fischer ait démérité, il fallait un choc psychologique pour que l’équipe reparte d’un bon pied. N’oublions pas que c’est Correa qui était le coach quand Nancy est remonté en L1, a gagné la Coupe de la Ligue en 2006 et a participé deux années de suite à l’Europa League, après avoir terminé une année à la 4ème place de la L1. Beaucoup de clubs de ligue 1 aimeraient avoir le même palmarès ; demande aux rennais ou aux toulousains (rires) !

BM : Et le duo avec le Président Rousselot semble parfaitement huilé…

Bernard : Oui, notre président Jacques Rousselot est un homme passionné et il aime son club. Il souhaitait ardemment le retour de Correa.

BM : Pourtant Correa n’est pas franchement un adepte du « beau jeu » ?

Bernard : Le beau jeu, ce n’est pas ce qui le caractérise le plus (ndlr : on a osé parler de beau jeu dans un article sur l’ASNL), mais je pense surtout qu’il aime le foot et qu’il sait manager ses joueurs. N’oublions pas qu’il a été attaquant quand il jouait à l’ASNL entre 1995 et 2000. Il essaie de motiver ses gars pour qu’ils soient plus efficaces en attaque (il faut voir ses conférences d’après-match). Une chose est sûre, il est plus orienté sur le jeu que ne l’était Jean Fernandez.

BM : Hors Nancy, je ne peux résister à l’envie de te poser une question sur celui qui a du te vendre du rêve en papillotes pendant tant d’années ; je dis Michel Platini. Quel est ton sentiment par rapport à ce qui lui arrive à en ce moment ?

Bernard : Je pense comme beaucoup de « spécialistes » qu’il s’est fourvoyé avec les Qataris. Il méritait de devenir président de la FIFA, mais certains choix de sa part ont terni forcément son image. S’il reste à l’UEFA, ce n’est pas plus mal. Mais j’aimerais qu’il revoie ses positions sur la vidéo. Le foot est une affaire sérieuse et on ne peut accepter qu’un club voit toute sa saison remise en cause à la suite d’une mauvaise décision arbitrale. Maintenant, on ne va pas non plus en faire un deuil régional…

en haut : CLOET (3), PERDRIAU (2), MOUTIER (1), NEUBERT (4), JEANNOL (6), CURBELO (5) en bas : CARON (8), ROUYER (7), PLATINI (9), RUBIO (10), CHEBEL (11)
en haut : CLOET (3), PERDRIAU (2), MOUTIER (1), NEUBERT (4), JEANNOL (6), CURBELO (5)
en bas :
CARON (8), ROUYER (7), PLATINI (9), RUBIO (10), CHEBEL (11)

BM : Raconte-nous cette époque magique… l’équipe du Lycée Papillon, que tu as du suivre avec tant de passion…

Bernard : Entre 1976 et 1979, l’ASNL vit les plus belles années de sa courte histoire. Je m’en rappelle, le 19 décembre 1976, on tape le grand Saint-Etienne devant 30 384 spectateurs à Marcel-Picot. Ce record d’affluence, on ne le battra jamais plus. L’équipe termine le championnat à la quatrième place. La saison suivante, l’heure de gloire sonne pour l’ASNL lors de la finale de la Coupe de France ; grâce à ce fameux coup de patte de Michel Platini, on remporte le fameux trophée face à Nice (1-0) et obtient du même coup notre premier ticket pour l’Europe.

BM : Une superbe génération, inégalée depuis… Mais peut-être imitée par cette vague de jeunes joueurs qui commence à sortir du centre de formation ?

Bernard : Exact. On a une nouvelle belle génération de jeunes joueurs qui pointe le bout de son nez ; emmenée par les Lenglet, Walter, Nardi et Lusamba. Il faudra aussi surveiller Aït Benasser, Busin, Nguiamba, Cuisance et surtout Maouassa. L’ASNL, c’est une vraie pépinière de talents !

BM : On attendait Nancy au tournant ces dernières années… On s’imaginait même voir le club se pérenniser en Ligue 1…

Ce cycle vertueux débute en fait en 2002, quand le club effectue la rénovation du stade Marcel Picot. Franchement ce fut une véritable réussite ! Le stade est joli, et surtout très confortable. En 2003/2004, on est alors en Ligue 2 et on finit la saison à la 6ème place. La saison suivante, on réalise un parcours presque sans faute, pour finalement fêter notre quatrième titre de champion de France de L2.

L’histoire ne se répéterait-elle pas un peu ? Dès notre retour en Ligue 1 en 2005/2006, on affronte Nice en finale de la Coupe de la Ligue… et on gagne ! Fière, l’ensemble de l’équipe brandit la coupe devant une place Stanislas en liesse. La bande à Correa est irrésistible et on réussit même l’exploit d’éliminer Schalke 04 en UEFA la saison suivante. Lors de la saison 2007/2008, l’équipe surfe sur les succès en championnat et finira la saison à la quatrième place. Quel pied !

BM : Et puis, l’énième rechute que l’on a abordée plus tôt… Raconte-nous !

Bernard : A ce moment-là, Nancy est bien installé en Ligue 1. S’amorce un nouveau cycle, dans lequel l’ASNL souhaite miser sur une douzaine de nouveaux joueurs et un style de jeu davantage tourné vers l’offensive. Le pari est risqué, mais indispensable pour atteindre durablement la première partie du classement. Les coéquipiers de Gennaro Bracigliano s’en sortent avec les honneurs et vivent deux saisons plutôt tranquilles.

Et puis, la douche froide : la descente en L2 à l’issue de la saison 2012/2013.

Dès lors, Rousselot va tout faire pour tenter de rejoindre l’élite : 4ème en 2013/2014 à 3 points du podium, mais sans jamais vraiment s’être positionné en cours de saison, puis 5ème à l’issue de la saison 2014/2015 à 6 points du podium, après avoir connu une période « noire » entre la 15ème et la 22ème journée (8 matches sans victoire : 6 défaites et 2 nuls), malgré un réveil porteur d’espoir en fin saison (avec 8 victoires, 5 nuls et 3 défaites).

BM : Parle-nous un peu de la rivalité que vous avez avec les « schpountz » (ndlr : FC Metz)

Bernard : Ah cette fameuse rivalité Nancy – Metz… En fait, elle est moins aigüe qu’on voudrait nous le faire croire. Les vrais supporters (surtout ceux qui ont joué au foot ou qui se sont occupés de clubs) n’en ont cure. Elle est strictement entretenue par les médias et quelques « mauvais coucheurs »…sans parler des énergumènes « bas du front », trop souvent présents dans les stades !

BM : Quel est ton avis sur la situation du RC Lens ?

Bernard : Comme tous les amoureux du foot, je suis peiné de ce qui arrive à ce club. Il fait partie du paysage national et ses supporters sont admirables. Je lui souhaite de retrouver la L1 dès que possible (en compagnie de l’ASNL bien évidemment).

BM : Le match de lundi, tu le vois comment ?

Bernard : Je vois bien un nul (1-1) entre les deux équipes. Comme en 2013/2014 (ndlr : 34ème journée : but de Jeff Louis à la 68° minutes devant plus de 40.000 spectateurs). Il avait récolté un carton jaune, mais avait clairement été le meilleur nancéien avec notamment une note de 6 étoiles dans France-Football. Cette année, je vois bien Puyo récidiver à la 70ème minute !

Écrit par Louis de Finesse (@Louis2Finesse)


Dernières confrontations RC Lens – AS Nancy-Lorraine

source : www.lfp.fr
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