BOLLAERT MECANIQUE

Un mois que l’actualité du RC Lens ne nous avait pas permis de sortir de notre terrier. Un mois, c’était trop long ! L’arrivée récente de Nicolas Douchez, qui fait pour le moment figure de tête d’affiche du mercato lensois, nous a poussé à aller interroger le blogueur number one du club de la Capitale, CulturePSG. Présentation de celui qui pourrait devenir, n’en déplaise à Friedrich, le Tonton du RC Lens, le relais privilégié de Coach Casa, l’un des piliers du club version 2016/2017 dans sa quête d’accession à la Ligue 1. Entretien avec Philippe Goguet, fondateur de www.CulturePSG.com. 

BM : Salut Philippe, pourrais-tu nous rappeler le contexte de l’arrivée de Douchez au PSG. Au départ, il partait avec un statut de titulaire, vite remis en cause par l’arrivée de Sirigu…

Philippe : En résumé, il arrive à l’été 2011 pour être titulaire et était la dernière réelle recrue de l’ère Colony Capital. Le Qatar arrive après et Douchez se blesse sérieusement. Paris n’a plus de gardiens (Coupet et Edel sont partis tandis qu’Areola est très jeune et n’a jamais joué en pros). Leonardo voit que Sirigu est à vendre du côté de Palerme et il fait alors un pack avec Pastore dans un deal ultra louche (les fameux 42M€ pour Pastore et 3M€ seulement pour Sirigu alors que celui-ci valait bien plus). Sirigu arrive et s’impose directement. Dans les faits, Douchez n’a donc jamais été le titulaire du PSG.

BM : Comment a t’il pris le fait de passer numéro 2 très rapidement ?

Philippe : Au début, il était très mécontent de l’arrivée d’un autre gardien mais les performances de Sirigu, très très bon au départ, ont vite clos le débat et il a accepté ce rôle assez vite car les deux s’entendaient très bien. La collaboration a duré 4 ans (5 avec Trapp en plus) et s’est toujours très bien passée.

BM : Du coup, quel était son rôle et comment s’est passée son évolution lors de son passage au PSG ?

Philippe : De 2011 à 2015, Douchez est la doublure de Sirigu et tout se passe bien : Sirigu joue la L1 et la C1, Douchez les coupes. Sur ses deux premières saisons, il est entre moyen et vraiment pas terrible. Et si l’arrivée de Dehon comme entraîneur des gardiens n’a vraiment pas fait du bien à Sirigu, elle a complètement boosté Douchez qui a sorti deux supers saisons ensuite. En 2014/2015, il fait vraiment un parcours en coupes de superbe qualité et c’était une doublure de top niveau. Je me souviens d’un Sainté/PSG en janvier 2015 où il nous sauve avec un arrêt de fou à cinq minutes de la fin. Toute l’équipe vient le féliciter alors que ça allait pas fort au PSG à l’époque (c’était après le fameux Bastia/PSG (4-2)). Quand t’as Thiago Silva qui vient te féliciter en personne comme si t’avais marqué un but, c’est pas un petit signe. Ce match, c’est vraiment le tournant pour moi, il prend alors une toute autre envergure au club et est considéré par tout le monde comme un mec fiable désormais.

En 2015/2016, il prend assez mal le fait de devenir le troisième gardien après l’arrivée de Trapp, même s’il n’a rien contre le goal allemand (il fera tout son possible pour l’intégrer quand Sirigu sera assez mauvais perdant). Il vit mal le fait de ne pas jouer (il va bouder une mise au vert avant de changer d’avis) et il va jouer quelques matches en fin de saison avec la blessure de Sirigu. Il joue de mémoire contre Toulouse en Coupe de France (super match avec un penalty arrêté) et Nantes lors de la 37ème journée (4-0). Ce jour-là, il est encore très bon dans les buts et la fête de Zlatan peut avoir lieu car il nous sauve en début de match quand Nantes n’avait pas encore sombré.

BM : Quelle était la place de Douchez dans le vestiaire ? A t’il répondu présent lors de ses titularisations ? Est-ce qu’il officiait comme relais entre les jeunes et les stars ?

Philippe : Son rôle, c’est celui d’un cadre, d’un mec qui fait tout pour qu’il y ait une bonne ambiance parce qu’il est très attaché au club. Il a toujours répondu présent à ce niveau-là a toujours fait passer l’équipe avant ses intérêts perso. On lui a proposé pas mal de clubs où il aurait été titulaire mais il a refusé car il était très bien à Paris (bon, il avait un salaire de malade aussi). Il est proche de tout le monde dans le vestiaire et est vraiment un mec très très apprécié. Un truc complètement fou, c’est qu’il est pote avec David Beckham par exemple. Au PSG, pour les fans, c’est monsieur Barbecue, le mec super cool, toujours là pour le groupe.

BM : Est-ce qu’il était proche du coach ? 

Philippe  : Pas vraiment, Douchez c’est plutôt un mec qui va apaiser des tensions. Dur d’être un relais du coach quand tu joues peu. Mais un gars sur lequel partenaires et coach peuvent largement compter.

BM : Beaucoup d’observateurs et de supporters ont tendance à enterrer les joueurs de plus de 34 ans. Penses-tu qu’il ait encore le niveau pour briller en L2, et combien de saisons, parce qu’on lui a quand même fait signer un contrat de 3 ans ! 

Philippe  : 36 ans, c’est un faux problème pour moi, au moins dans l’immédiat. Il a passé 5 saisons sans beaucoup jouer après avoir déjà eu un début de carrière tardif et il devient meilleur chaque année jusque là… Il y a 3 ans, je t’aurais dit qu’il était vraiment quelconque mais je lui donne facile le niveau L1 sur ce qu’il a montré chez nous ces dernières années. En L2, il peut facile tenir 2 saisons, la dernière sera peut-être un peu plus compliqué, mais je l’ai vu faire à 36 ans des arrêts qu’il ne faisait pas à 31 donc je ne m’inquiète pas. Pour le RC Lens, c’est une excellente recrue, et je pèse mes mots. On parle d’un championnat où Novaes et Zakarie Boucher ont été élus meilleurs gardiens, deux mecs qui n’ont pas un dixième de la carrière de Douchez en L1.

Retranscrit par Louis de Finesse (@Louis2Finesse)

Merci à CulturePSG.com et son fondateur Philippe de leur disponibilité !