Cet article n’a pas vocation à être une logorrhée ultra orientée soulignant les carences d’un effectif parfois un peu trop sûr de lui, ou rappelant que notre avenir ne s’est pas joué hier. Dans cet article, Tonton Friedrich va surtout te parler d’émotions.
Il y a des victoires qui sont plus joyeuses que d’autres. Il y a des défaites plus faciles à accepter. Mais il y a des victoires qui font mal, et celle d’hier en fait partie. Car oui, ne l’oublions pas, mais hier on a gagné 3-1…
Ce qui nous a tué, c’est l’espoir. Le fait d’y avoir cru. Et c’est exactement ce sur quoi il faut se baser pour plus tard.
Les joueurs continueront de défiler, les directions et actionnaires changeront. Vous, toi, nous, resterons. Qu’il s’agisse d’un supporter en tribune, à l’étranger ou dans une obscure cave parisienne, vous êtes le club. Il y a des instants de partage, d’éclats de rires, de larmes et de bites au cirage qui soudent et vont au-delà du football.
Lens, c’est ni le Bayern, ni le Real. On est un club sur le déclin, qui a du mal à franchir le cap du XXIe siècle, et tous les péquenots susceptibles d’avoir une connexion internet et qui lisent cet article le savent finalement très bien. Si on supportait ce club pour gagner le championnat avec 15 points d’avance tous les ans, à gueuler quand notre équipe gagne que 2-0, on s’emmerderait sévère.
Libre à vous de vibrer pour autant de clubs que vous voulez. Mais, indescriptiblement réside en vous une part d’irrationnel un peu masochiste qui vous relie toujours à ce stade, son ambiance, cette ville. Des rues crades avec des bières renversées et l’odeur du joint mélangée à celle de l’américain fricadelle : vous vibrez. Vous êtes plein (parfois), mais vous êtes bien (toujours).
Cet espoir donc, vous a procuré des émotions. Vous avez vibré. Ce n’est pas anodin, il ne vous laisse pas de marbre. C’est peut-être l’épisode de trop pour certains, c’est peut-être pour d’autres le commencement de quelque chose. Il n’est pas question de juger quelqu’un ici, mais qui que vous soyez, vous y avez cru.
Votre club, ce n’est pas votre équipe. C’est bien plus. C’est son folklore, ses traditions, sa comm’ de merde, ses transferts hasardeux et son armoire à trophées sporadique. Votre club, c’est encore plus que ça. C’est votre meilleur pote qui vient ramener des bières à la bourre pour le match, les pizzas commandées à l’arrache pour essayer de tenir debout, c’est une tribune qui exulte, c’est votre femme qui râle quand on lui impose le match du vendredi mais vous demande quand même si « on a gagné ».
Des défaites, il y en aura d’autres. Des victoires aussi. Les montagnes russes nous emmèneront encore dans des multiplex foireux où on passe en moins de 10 minutes à qualifié d’office à la place du con. L’espoir vous a donné une transcendance, une ivresse, une dimension jouissive à ces quelques instants de vie.
Vous serez ou non des futures pérégrinations du Racing, à vous coltiner des purges un lundi soir contre Clermont-Ferrand, qu’importe. Hier, vous avez été profondément humain. Vous avez vécu, et cette blessure cicatrisera comme toutes les autres avant. Il y aura de belles histoires à raconter dans 15 piges, même si elles sont tristes. Avec qui étiez-vous ? Pourquoi ? Qu’avez vous bu ? Fumé ? Sur qui avez-vous renversé votre troisième pinte de Rince-Cochon ?
La théorie des cordes suppute que les tréfonds de la matière, les ultimes composants atomiques seraient des cordelettes, des anneaux vibrants (comme celui de Guiranette) qui onduleraient. Hier, les vôtres ont vibré pendant 90 minutes pour votre club, pour notre club.
Et c’est finalement tout ce qui compte.
Mis en algorithme et en bouteille par @TontonFriedrich.
Merci.
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Whoever edits and pubselhis these articles really knows what they’re doing.
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Putain tonton, t’es trop fort. J’ai faillis chialer ! Vraiment de belles phrases que tu nous as écris là… Un jour, regroupe tout ces beaux articles et fait en un livre. J’achète tout de suite !
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la théorie des cordes contient une particule de spin 2 et de masse nulle, susceptible d’être identifiée au graviton, c’est-à-dire au quantum de la gravitation. Les cordes pourraient être donc plus adaptées pour décrire l’interaction gravitationnelle que l’interaction forte.
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That’s more than seebnsli! That’s a great post!
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Bien dit, bel article qui résume avec juste le soupçon d’ironie nécessaire et propre à BM ce que nous pouvons tous ressentir depuis vendredi soir. Et qui donne envie d’y re-croire, encore et encore, même si on a déjà vécu lens stEtienne 76, lens-anderlecht, lens-montpellier, lens slavia prague, troyes-lens, lens psg 2008, montceau les mines, bergerac, et reims-amiens2017… et j’en oublie forcément 1000 autres (passées et à venir)!
Parce qu’on a tous dans un coin de la tête la lazio, auxerre lens 98, arsenal, lens metz 99, et que des comme çà aussi, on en vivra d’autres. Rdv en mai 2018, pour fêter les 20 ans du titre, et la montée en ligue 1 avec 10 points d’avance à la 38ème journée. Si,si je vous jure, moi aussi je reviens du futur (cf article précédent), et c’est comme ça que ça va se passer
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