La rédac s’est lancé dans son Top 50. Elle aurait pu te parler des 50 plus beaux coups qui ont jalonné la vie sexuelle de ses membres, mais il semblerait que l’un d’entre-nous soit encore puceau se réserve pour l’unique amour de sa vie, qu’il épousera avant de l’honorer de son fluide préservé. Alors, on a préféré parler de foot. Comme on te l’a expliqué ici, chaque victoire du Racing cette saison sera l’occasion de publier le classement des 50 joueurs du club qui nous ont marqués, fait kiffer, rugir, hurler… nous.
La victoire d’hier soir en coupe, dont tout le monde se fiche, nous permet de lancer ce top, qu’on espère voir publié dans son intégralité avant la trêve. Alors, pour toi lecteur, les 5 premiers noms. Bécots.
La Rédac’ (Sauf Guish, cette grosse feignasse, qui doit être en train de taquiner de la Gueuze Lambic dans un rade de la Thiérache)
#50 : Ryszard Gregorczyk
Premier des innombrables Polonais qui jalonneront ce classement, l’homme aux 150 points au Scrabble, est l’un des hommes-clefs de la première grande équipe du Racing. Celle qui passe de la D2 en 73, à 2 podiums de D1 et la finale de Coupe de 75. Celle dont Jacques Marie est le capitaine mais surtout celle qui voit 2 mecs qui n’ont jamais compris l’utilité d’apprendre à parler Français (Sowinski, alors entraîneur, jouait à l’interprète) terroriser le championnat. Devant Faber enquille les pions, derrière, Gregorczyk se charge de perpétuer le sens de l’hospitalité polonaise. Les meilleurs artificiers de l’histoire du championnat jouaient à cette époque. On parle des Skoblar, Onnis, Lacombe, Di Nallo, Combin, Revelli et compagnie, tous ont croisé le Polonais en championnat et tous en ont bavé…
Pourtant, l’International polonais n’est arrivé qu’à 32 ans à Lens, la plus grande partie de sa carrière derrière lui. Putain de guerre froide…
R_Di.
#49 Olivier Dacourt.

1999, Lens sort de 2 saisons avec un trophée. Après le championnat 98, la coupe de Ligue 99, c’est un Bollaert grisé qui accueille ceux qui sont censés installer durablement le Racing au sommet de la L1. Arrivé d’Everton parmi les Blanchard, Nouma et Coly, le milieu défensif a du mal à se faire une place dans un effectif pourri par la gestion moisie d’un Jean-Luc Arribart dont plus personne ne doute aujourd’hui qu’il sache parler à tort et à travers. La gestion de Leclercq montre ses limites et le groupe explose en plein vol avec le départ du Druide.
Si François Brisson donne un peu d’air à des recrues asphyxiées par les attentes de Bollaert, Dacourt est toujours coincé dans le costume de mercenaire dont l’a affublé Arribart. En septembre, Lens est opposé à Montpellier pour un choc entre le dernier et l’avant-dernier. Ce match, remporté 1-0 par les Sang et Or marque le tournant de la saison.
Commence alors LA saison qui a fait rêver Bollaert, celle des frissons de la plus belle campagne européenne de notre histoire. Si Lens est irrégulier en championnat, l’équipe se transcende en coupe d’Europe et Dacourt le mercenaire devient le guerrier qui règne au milieu de terrain. Mix de vice et de vista, de technique superlative et de coups de pute dans les tibias, il est la version 1.0 de ce que deviendront Makélélé au Real, Diarra à Chelsea ou encore Kanté à Leicester : le 6 à la française.
Repositionné devant Nyarko, « Dac » marche sur l’Atletico, fait taire Vicente Calderon sur un doublé de folie et offre le droit à toute une génération de supporters chanceux de rêver un truc inimaginable : gagner une coupe d’Europe.
Le rêve a pris fin en demi contre Arsenal et Dacourt de filer après une saison à Leeds puis à l’Inter. Une seule saison, comme un coup d’un soir, mais un coup avec la plus nucléaire des bombes que tu aies jamais ramenées dans ton lit. Celle où on rentrait dans le bloc 8 de la Marek, fébrile, fier, heureux. Un bloc prêt à péter à tout moment.
R_Di.
#48 El Hadji Diouf.

Coupe du monde 2002, celui qui n’est pas encore l’unique ballon d’Or Africain sénégalais, explose en mondiovision. Face à lui, Leboeuf et Desailly ont pris 15 ans en un match, avec lui le Sénégal s’est fait un nom et a grandement contribué à faire de ce Mondial, le plus cinglé de l’histoire. Les hommes de Metsu tournent tellement fort, que la France se met à l’unisson derrière cette équipe de joueurs de L1 qui a ridiculisé les champions du monde sortants.
Pourtant, 2 mois plus tôt, Diouf pleurait avec un Racing défait à Lyon lors de la dernière journée d’un championnat qu’il avait survolé 9 mois durant. Ces larmes de rage devait d’autant plus piquer les yeux du 9 lensois qu’il avait marché sur la L1, cassé des reins sur le pré, ouvert sa bouche en dehors (et dessus aussi) une saison durant.
Recalé en 95 par le centre de formation, Diouf revient après un passage animé à Rennes, embarqué dans l’Artois dans l’improbable paquetage de Courbis de 2000. Si la hype du gros Rolland fera long-feu, le Sénégalais, lui, calme tout le monde après 2 semaines d’entraînement. Courbis est dithyrambique et hésite même à le titulariser lors de l’ouverture à Nantes. Rentré en fin de match à la place de Sakho, il met 10 minutes à ouvrir son compteur et à peine quelques matches à se mettre Bollaert dans la poche. 20 autres cageots suivront durant 2 saisons pleines, avec autant de passes décisives, des reins pétés, de défenseurs humiliés que de cartons débiles, de sourires provocateurs et de coups d’éclats. Des buts à Paris, des buts en coupe d’Europe, de buts à Lille.
Comme ce soir d’hiver à Grimprez-Jooris, où il annonce qu’il va marquer pour partir le devoir accompli à la CAN, et finit hilare devant le kop lillois après la réalisation de sa prédiction. Son départ à la CAN grippera un effectif qui éclatera après le dernier épisode à Gerland. Diouf s’en ira exploser en Corée, avant de filer à Liverpool montrer à Houiller qu’il y avait plus con que lui. Parce que Diouf savait ce qu’il voulait : « Entrer sur le terrain, faire une passe que personne n’a vue, se lancer dans un tour d’honneur sous les applaudissements… Puis voir qu’à la sortie du stade mon maillot est trois fois plus cher que les autres » (SoFoot)
R_Di.
#47 Mustapha El Haddaoui.

Début des années 90, le Racing sort doucement la tête de l’eau et retrouve une stabilité dans le ventre mou de la D1. Martel investit intelligemment sur la formation et l’équipe pro voit les jeunes Sikora, Wallemme, Déhu et Warmuz pointer le bout du nez. Pour encadrer les gamins, Dos Santos fait un mix de vieux briscards et d’étoiles déclinantes. Dans la première catégorie, on trouve les Maufroy, Gillot et Roger Boli, dans celle des ex étoiles, le Marocain El Haddaoui.
Arrivé en provenance de Nice, le lion de l’Atlas est de ceux qui agacent ou qui font tripper : on l’aime ou on le déteste mais on n’est jamais indifférent. Branché sur courant alternatif, nonchalant, irrégulier, il a traversé le Racing tel un magicien qui choisit quand il a envie de sortir ses meilleurs tours. Avec Slater derrière lui, puis Laigle et Arsène, il anime l’entre-jeu lensois. A mi-chemin entre le 10 « tss – tss » des cités et le 8 Bim-bam-boum, le chevelu caviarde Boli autant qu’il se sert lui-même quand il l’a décidé.
3 saisons où son aura intacte aura pris le pas sur un sportif déclinant. Simple passeur de témoin à la génération 98 ou chaperon 4 étoiles, c’est très dur à juger. Parce que le mec était un branleur, aussi parce que surtout, on aurait tant voulu avoir sa classe, sa vitesse et sa frappe de bourrin (et ses cheveux, pour une bonne partie de la rédac’).
Et parce qu’on a tous voulu être à sa place dans un derby, ou LA classe ultime, c’est d’aller claquer son but soi-même. Tout simplement car ce jour-là, il en avait envie.
R_Di.
#46 Valérien Ismaël.

Le grand Valérien, ce roc blond métissé. Un type qui dégageait une rage de vaincre qu’on ne voit presque plus sur les rectangles verts de nos jours. Il a fait partie de la période européenne du Racing, de cet effectif des années 2000 qui avait pour mission d’installer durablement le RC Lens au sommet. Il est resté entre les deux pics émotionnels qu’ont été le titre de 1998 et la seconde place de 2002. Arrivé en Artois en provenance de Crystal Palace pour remplacer Wallemme, l’alsacien ne mettra pas longtemps à s’imposer comme une valeur sûre de l’élite dans l’axe de la défense. L’image que l’on gardera de ce formidable guerrier est certainement le giga coup de pression adressé au portier du Celta Vigo Pinto (qui aurait du se reconvertir dans le rap à ce moment) suite au penalty égalisateur, puis la démonstration de rage quasi surréaliste qui s’en est suivie. On jouait le quart de finale retour de la C3. Parti une première fois en prêt à Strasbourg, il revint une saison à Lens avant de définitivement filer en Allemagne, pour une suite de carrière qui l’emmènera tutoyer les sommets.
L2F.
La suite après la prochaine victoire.
no 50 c’est la photo de FABER ! GREGORCZYK avait moins de cheveux….
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