La rédac s’est lancé dans son Top 50. Elle aurait pu te parler des 50 plus beaux coups qui ont jalonné la vie sexuelle de ses membres, mais il semblerait que l’un d’entre-nous soit encore puceau se réserve pour l’unique amour de sa vie, qu’il épousera avant de l’honorer de son fluide préservé. Alors, on a préféré parler de foot. Comme on te l’a expliqué ici, chaque victoire du Racing cette saison sera l’occasion de publier le classement des 50 joueurs du club qui nous ont marqués, fait kiffer, rugir, hurler… nous.
La victoire contre QRM te permet de débloquer ce second opus du Top 50, qu’on espère voir publié dans son intégralité avant la trêve la fin de la saison (et dire qu’on faisait cette blague entre nous il y a quelques semaines).
#45 Hervé Arsène.

Issu d’une fratrie malgache où la première question qu’on se posait chaque matin était de savoir si on allait manger, Arsène est le genre de self-made-man dont on pourrait faire un film Disney. Envoyé chez mamie pour ne pas crever de faim, il fait du ballon offert pour ses 7 ans, le moyen de s’évader d’un avenir insulaire en forme d’impasse tout tracé. A 15 ans, il joue déjà avec les seniors et décide seul de s’exporter pour continuer à rêver. Sur l’Ile de la Réunion voisine, il y rencontre la magie du rougail-saucisse, mais également Rémi Guella et J. L. Arribart, qui l’aidera à envoyer son CV aux clubs pros métropolitains. La suite, il la raconte mieux que quiconque :
« A 22 ans et après plusieurs heures de vol et de kilomètres parcourus, je découvre Lens et son club. La seule chose que je connaisse du Racing, ce sont ses supporters et son KOP. Plus jeune, en regardant les matchs à la télévision à Madagascar, je me disais « j’aimerais bien jouer pour ce public, dans une telle ambiance ! ».
Être loin de ma famille, ce n’est pas un souci. L’intégration dans un nouveau pays avec une culture et une langue que je ne connais pas ne me freine pas. Ma hantise est d’échouer. Je ne veux pas porter l’étiquette d’un perdant ! C’est trop déshonorant ! Je veux à tout prix réussir ! C’est tout ce qui m’importe. D’ailleurs, la nuit qui a suivi la signature de mon premier contrat au RC Lens, je n’arrêtais pas de me réveiller pour le contempler et réaliser !
Comme tout le monde, j’ai une vie avec des hauts et des bas, que ce soit sur le terrain ou en dehors. On ne peut pas y échapper. Mais au final, j’ai rêvé de devenir joueur professionnel et j’y suis arrivé ! Mon rêve de jouer à Bollaert, devant le KOP s’est réalisé. »
Il est même allé au-delà de son rêve, jouant 225 matches pro pour un titre de champion de France lors de sa dernière saison. A BM, on l’imagine se réveiller encore en pleine nuit pour contempler la médaille de ce titre. Prends ça Disney.
R_Di.
#44 Anto Drobnjak.

Si tu me dis Drobjnak ? C’est simple, je te réponds « le tueur, le briseur de rêve » ! Pas pour nous, Lensois, mais pour eux, Messins. C’était ce dimanche 29 mars 1998, interdit de pouvoir mater le match par mon père, hashtag #EnfanceDifficile, j’écoutais habilement le déroulé de ce choc sur ma petite radio en plastique. J’avais tout juste dix ans bordel ! Impossible, il m’a été impossible de retenir ma joie à l’écoute de l’ouverture du score d’Anto Drobjnak. J’ai été grillé par mon vieux, qui rira sûrement en lisant cette anecdote. Mais qu’importe, Lens tenait son match, qui s’avèrera quelques semaines plus tard comme ultra décisif. Premier titre de Champion de France…. Cette époque où Lens savait tuer un match. Cette époque où Lens savait tuer tout court, car il possédait en son sein une vraie armée de morts de faim.
Drobjnak, c’est le dernier vrai 9 pur qu’on ait eu la chance d’avoir au RC Lens, je crois que cette vérité n’est pas loin d’être cruellement vraie. Malheureusement, le tueur bosnien ne sera resté qu’une seule et unique saison au RC Lens, rejoignant rapidement Frédéric Antonetti, son ancien coach au Sporting Club de Bastia, au Gamba Osaka (Japon). Le temps d’une saison, d’un triplé à Marseille, d’un doublé chez le leader et de ce qui reste sans doute l’une des plus belles leçons de contre-attaque donnée par Leclerc à la France du football.
L2F.
#43 Didier Six.

Après 7 ans passées à Valenciennes, sa seule saison lensoise voit les vice-champions de France jouer l’Europe et le haut de tableau en championnat.
International avant de débarquer dans le Pas de Calais, il est de l’équipe balayée en coupe du monde 78, il sera de celle de Séville 82. Réputé pour son caractère de merde, Six ne réalisera pas une saison fracassante avec le Racing. S’il joue tous les matches et enquille 16 cageots, son passage ne reste pas dans les annales et il filera en douce à Marseille après un an.
A deux détails près :
- il était de l’équipe qui a étrillé la Lazio 6-0 en match retour de C3.
- il claque un triplé durant ce match.
Et pas un triplé avec un péno et un but hors-jeu. Nan, ce soir-là, si Lens marche littéralement sur la Lazio de Wilson et Garlaschelli, Six va faire exploser le verrou laziale à lui tout seul. Un but à l’italienne en fin de première période, un missile en seconde et un harcèlement de tous les instants des défenseurs bleus dans les prolongations pour achever les Italiens.
Didier Six – Lazio 0.
De mémoire de Lensois, on n’a jamais entendu parlé d’autre chose à propos de Six dans les travées de Bollaert, par contre, on entend encore parler de ce match. DU Match de Didier Six.
R_Di.
#42 Aruna Dindane.

Il y a des joueurs qui marquent des buts, et il y a des buts qui marquent les mémoires. Dindane feat. le meilleur commentateur actuel de France, a donné de jolis frissons au peuple lensois, dans une période où le club était sans le savoir sur le début d’une pente qui l’enverrait au purgatoire.
Douce nostalgie d’une époque bénie et finalement pas si lointaine, où l’apérol spritz était encore considéré comme une boisson de jeune homme, les américains fricadelles pas encore vegan, et les maillots du Racing avaient des bandes horizontales.
À une époque où la tour de Babel (Pas de Ryan) lensoise se targue d’accueillir plus d’une dizaine de nationalités différentes dans l’une des régions de France où le FN fait ses meilleurs scores, Aruna est de la fin de cette époque Françafrique Lensafrique où l’on allait joyeusement recruter sur le continent africain, (rep a sa Bolloré) avec des résultats pas si nuls que cela. Sa fin de carrière à Lens coïncidera avec le début de nos 10 années de galère dont nous ne sommes toujours pas sortis. Il plantera 39 pions en 132 matchs avec nous.
Aruna rejoindra le Qatar en fin de carrière « pour le challenge sportif », en essayant de joindre péniblement les deux bouts, en tout bon travailleur détaché qui se respecte. Avec 9 buts en 42 matchs, le Club Med de Doha aura rarement aussi bien facturé.
Il finira sa carrière en eau de boudin avec le piège de Crystal Palace, qu’il quittera en 2013 sans avoir joué un seul match. En ayant marqué contre le Real avec son ancien club et en Coupe du Monde, mais jamais contre Le-Poiré-Sur-Vie, le doux nom d’Aruna traîne encore ses guêtres sur des vieux maillots ressortis pour aller au stade, qu’on regarde avec nostalgie, mais également beaucoup d’amour.
Sauras-tu démêler cet inextricable rébus pour accéder à la vidéo bonus ?
Tu l’as ?
…
Tu l’as ?
…
Bien joué champion !
Tonton
#41 Adama Coulibaly

C’est en 1999 en provenance du Mali qu’Adama « Police » Coulibaly pose ses valises au Racing. Son transfert à l’époque passe inaperçu en comparaison aux grosses signatures de l’époque avec Jocelyn Blanchard (Juventus) ou encore Olivier Dacourt (Everton).
Encore un élément pour garnir la réserve se disait on. Nous faisions fausse route…
Il commence à se faire une place sous l’égide de Joel Muller en 2001/2002 dans un 3/5/2 hybride mais ne demeure pas à ses yeux un titulaire en puissance. Francis Gillot en fera un élément indiscutable parfaitement complémentaire avec Vitorino Hilton durant 3 saisons.
A l’aise au marquage, doté d’un bon jeu de tête, il formera une des paires défensives les plus craintes du championnat et hérita d’un surnom « Police ».
Discret dans la vie, comme sur le terrain, d’une simplicité déconcertante dans ce milieu , il fut bradé à Auxerre lors de la relégation de 2008.
Une rumeur tenace annonça son retour en 2014, il n’en fut rien et Adamo signa à Lens.
Sasha
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