J1 – Colonization – Sang & Or Edition

On vous arrête tout de suite. Vous ne vous êtes pas retrouvés par mégarde sur Causeur ou Valeurs Actuelles. Et tant pis si le titre a pu exciter une partie de nos lecteurs. Non, cet article n’est pas une tribune d’Eric Ciotti, ou encore l’extrait d’une propagande éculée faisant le chantre de cette période sombre de la République française. Ni du Game Test d’un patch édité pour la célèbre licence du jeu Sid Meier’s. Non, simplement d’un constat clair et net ; alors qu’on pensait que Valenciennes assumerait seul sa filiation au RC Lens cette saison, voilà que Le Mans se révèle être un candidat de poids, remplissant toutes les cases du formulaire d’inscription ; choix des couleurs, auto-appellation Sang et Or, chants dédiés et capacité à se faire retourner la gueule. Note, personne ici ne fera de blagues ou d’allusions sur les rillettes, bien que la dégustation de la spécialité locale en sandwich à la mi-temps, agrémenté de délicieux cornichons, ait pu s’apparenter à une métaphore involontaire du contenu éminemment supérieur de la seconde période. Note pour notre ami Ajaccien, à ce niveau-là, Le Mans mérite clairement sa place en Ligue 2.

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En tout cas, ce premier samedi de déplacement démarra dans un classicisme absolu ; départ 11h du mat’, pack d’Heineken sur la banquette arrière, petite folie avec de moelleux Chamonix sous le coude et chips salés pour casser les codes. On en redemandait depuis si longtemps. Deux heures trente de route avec mes deux comparses pour rejoindre la forniquable MMArena (ouais ouais je suis un nanti de Paname), que l’on peut encore considéré comme un stade neuf tant ses structures de bétons sont immaculées de toute trace animale. Stade neuf, mais qui aurait quand même besoin d’un petit coup de poliche, et ce pour raviver un extérieur ressemblant à s’y méprendre à un vieux complexe aquatique pour pré-adolescents en quête de sensations sur bouées. La MMArena, c’est un peu ce lotissement Kaufmann & Broad en sortie périphérie qui a vite défraîchi devant l’absence de propriétaires. Wait… La horde sauvageonne lensoise n’attendait que ça, une nouvelle terre à coloniser. Et celles de Stéphane Le Foll semblaient bien accueillantes, en dépit d’une farouche résistance des autochtones lors du premier acte, que les Sang et Or finirent par coucher d’un revers de main.

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Comme redouté, Le Mans rentra dans le match avec l’énergie d’un promu qui avait hâte d’en découdre. Rien à perdre, accrocher le « PSG de la Ligue 2 », d’entrée de bal, aurait été une chasse bénie. Montrant bien plus de vitesse, de contact, de caractère, c’est sur le but lensois que vinrent les premiers coups de chaud de la rencontre. Le côté gauche de l’arrière garde prit rapidement l’eau, si tôt après la fin de l’épisode caniculaire. Vitor Costa n’avait visiblement pas capté que le stage de préparation était terminé, et que la rencontre du jour ne se jouait pas en moule-bite et bonnet de bain. Hashtag Bouée Flamand Rose.

Et pourtant, ce même Vitor Costa Brava passa sa première mi-temps comme posey sur la plage d’Ipanema à siroter une caïpi fraise, se faisant déborder A CHAQUE FOIS par Stéphane « TDSi Vroum Vroum » Diarra. L’ex-ailier du Stade Rennais, désormais à temps plein chez l’ex-MUC 72, avait certainement entrepris de faire chauffer les moteurs sur les pistes des fameuses 24 Heures du Mans, mitoyennes. Entre ses pointes de vitesse à 300km/h et les prises de corde dans les chicanes, bien heureux nous fûmes que de pouvoir compter sur une finition mancelle labellisée poussins de Loué. Sans ça, le match aurait certainement été plié à l’issue de la première mi-temps, qui ressemblait plus à un jubilé de Jérémy Vachoux qu’à une reprise de Championnat objectivée Ligue 1.

Bien mieux inspiré en seconde mi-temps, Vitor Costa Blanca s’en alla poser quelques soucis d’équations à plusieurs inconnues à la défense adverse, rangeant par moment son jokari à côté de sa serviette, pour mieux jongler avec sa balle de beach-volley et créer quelques surnombres bien sentis. L’un d’eux fut d’ailleurs l’avant-projet de la frappe foirée de Guéguette Robail, reprise avec sang-froid par le Roi Sotoca, qui n’aura pas attendu longtemps pour exhiber son splendide Sceptre (note pour les profanes : il n’a pas montré son sexe).

« Allez Cory » me lançait mon voisin de tribune pendant tout le match, pour ce qui fut le premier running gag de la saison. Preuve surtout de la nervosité que générait le longiligne sénégalais, au physique tout à fait wolof, dès que le ballon arrivait dans sa zone. Finalement, le tout jeune et prometteur sénégalais (18 ans), tout juste arrivé du bled (Diambars), aura plutôt réussi sa première, bénéficiant largement d’un tutorat XXL du Ô Monstro Cabo Verde, toujours rassurant même quand il ne l’est pas.

Vincensini, qui depuis son arrivée au club cristallise les moqueries des déçus du Vachouxisme, aura globalement fait le job, insistant toutefois à nous rappeler qu’un gardien de but peut aussi jouer au football avec ses pieds. C’est pas nécessaire poto, on a suffisamment donné niveau cardio. Les fantômes du Printemps Arable resurgissaient par moment. Mais ce dont beaucoup retiendront, c’est qu’il aura manqué de fermeté sur la rare frappe cadrée mancelle. Grand mal lui fasse, ce but encaissé réveilla les Desprezistes, qui sautèrent sur l’occasion pour réclamer un nouveau jeune blond dans les cages lensoises. On appelle cela du fétichisme, les gars. Mais comment leur donner tort, tant le rôle de Vincensini se limitera (très certainement) à celui de doublure, alors que Desprez est attendu pour reprendre le flambeau laissé par Charlitandje Gaëtan Huard, dernier gardien titulaire formé au club (soyons précis).

Au milieu, la bataille fut âpre, et c’est clairement en deuxième mi-temps que la différence de niveau, et son inhérente logique, fut la plus visible. Gillet, moteur diesel qui sent le poids et des années, et Perez, qui a visiblement une petite caravane à vendre sur LeBonCoin, auront attendu la deuxième mi-temps pour reprendre les clefs de la piscine, et en bon maîtres nageurs, sauver le RC Lens d’une noyade que beaucoup voyaient venir. Jeu plus posé, lignes plus hautes, c’est autant la baisse de régime des manceaux que la montée en puissance des Sang et Or qui permet d’expliquer ce retournement de situation, qui soulagea autant la projection sportive qu’émotionnelle de cette saison qui s’annonce dantesque. Cet effectif semble bien avoir le caractère de ses recrues. Qui aujourd’hui peut s’asseoir à notre table et se targuer de pouvoir remplacer Gillet par Cahuzac, avec en munitions le p’tit Doucouré encore en phase de reprise, Souley Diarra, dont l’avenir interroge toutefois, et tonton Mesloub pour l’instant invité à se passer les doigts dans sa chevelure peroxydée sur le banc de touche ?

La profondeur de banc doit faire la différence cette saison, et c’est sûrement la stratégie des dirigeants pour forcer le passage du checkpoint de la Ligue 1, de mieux en mieux gardé. Alors que les dirigeants font le forcing pour recruter en défense (on n’en dit pas plus), le milieu et l’attaque semblent être dans une phase de mise en musicalité intermédiaire. Si l’équipe semble encore dans une phase de rodage tout à fait normale, beaucoup d’aspects, seront à coups sûrs améliorés. Le contenu de la deuxième mi-temps fut plus que satisfaisant, et parfois même plaisant. Les promesses offensives entrevues en préparation se sont répétées par intermittence au Mans. Mauricio en meneur « à la Ziani », Robail en générateur alternatif de danger, et Sotoca en parfait « agent de sûreté » sur le flanc droit de l’attaque. Gomis se retrouvera certainement cette saison dans ce rôle qui lui va le mieux, en pointe. Timide ce week-end, nul doute qu’il se montrera décisif à l’avenir. La force de cette attaque, c’est que le danger semble pouvoir venir de partout. Et viennent en sus nos petits académiciens de La Gaillette ; Banza, qui monte clairement en puissance depuis six mois et semble ne pas avoir pris de vacances cet été, ainsi que Chouiar, décisif en dépit d’une attitude de joueur de Five rappelant parfois celle de notre ancien Cristiano Ronaldo roubaisien, parti depuis collectionner les titres au pays de la SOCAR.

C’est d’ailleurs le duo Banza – Chouiar qui conclua la primera partida de la saison. A la suite d’une passe de la tête signée de Cahuzac, prolongée courageusement par le ninho atomique, Simon Banza s’en alla défier avec une immense confiance la défense adverse d’une formidable conduite de balle. Trois touches de balle répétées, précédant une merveille d’extérieur du pied, pour une finition pleine de sang-froid de Mounir. Et le parcage explosa.

Mais si il y en a une qui mérite une attention toute particulière, c’est bien Florian Sotoca. Mon autre voisin de coudée aura sûrement en mémoire mes sorties presque « orgasmées » à chaque prise de balle de l’ex-capitano Grenoblois. Que ce soit dans les contrôles, les choix de passe, le jeu dos au but, dans son positionnement puant l’intelligence, et enfin dans la finition, Sotoca fut absolument délicieux. De bout en bout. Jusqu’à tenter un improbable lob du milieu de terrain. Mâle Alpha. Sa seule action manquée fut sa glissade sur genoux foireuse, qui aurait pu le renvoyer prématurément au vestiaire. Ou pas, tant il semble costaud et taillé pour tout casser cette saison. Une prestation de haut niveau, constante sur 90 minutes pour un offensif, je mets au défi Grégory Lallemand de me retrouver cela dans ses archives inépuisables. Et je mets au défi Florian Sotoca de renouveler ce type de prestation le plus souvent possible cette saison. Parce que ouais, j’ai envie de m’enflammer pour toi Florian, futur cador de la ligne d’attaque Sang et Or.

Ecrit par L2F (@Louis2Finesse)

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