J’ai toujours cette envie d’écrire plein de conneries à la ligne, mais cette semaine c’est un ton plus prosaïque qui va structurer mon introduction. Vous dire que franchement, à l’aube de cette saison, je n’en menais pas large. Le calendrier de la Domino’s 2019/2020 flairait bon le lisier, et le club vivait une énième phase de transition suite à la montée foirée d’un rien. Rien de vraiment rassurant. En fait, je m’étais même psychologiquement blindé à un début de saison totalement foiré avec en vue les déplacements au Mans, la réception de l’En Avant, suivi de ce périlleux voyage en Terre du Milieu qui se complexifie saison après saison. Le match de Coupe de la Ligue à Troyes, même si tout le monde s’accorde à dire qu’on s’en contre-calle, reste une formidable occasion de tester la profondeur d’un effectif que l’on découvre finalement tous ensemble, match après match. Car c’est un fait, qui pouvait préjuger des niveaux réels des recrues extérieures que sont Sene, Perez, Robail, Mauricio ou Sotoca, et des internes Ducrocq, Boli et Desprez ? Et ce après une préparation de seulement quatre semaines ? Feu !
Revenons à cette semaine. Et après cette double sortie à issue positive, le tout premier bilan, bien que hâtif, est finalement assez prometteur. Sept points avec deux déplacements, et une qualification à Troyes en Coupe de la Ligue, prétendant affiché à la montée. Il va désormais falloir rajouter un peu de crème fouettée, et une petite cerise griotte qu’on serait inspirés de déguster en claquant les fesses dodues des Ciel et Marine samedi après-midi. Parce que la feuille de route n’autorisera aucun relâchement, si on peut estimer qu’une saison en Pizza League le permette réellement. Car après Le Havre, c’est un double déplacement qu’il faudra essuyer ; à Troyes, pour un replay du match de mardi soir, et à Grenoble, nouvelle étape de montagne traversant cette fois les anciennes terres de Florian Sotocop’. Mais avec cet effectif, Lens semble être enfin en mesure de voyager sereinement. Classe Premium, on capitalise les Miles et on siffle le champagne à la paille en direct du Lounge Air France.
Sur la lancée de la saison dernière, le club a conservé cette capacité de réaction. L’équipe sait encaisser la première claque sans plisser les yeux, toujours avec cet air un peu goguenard. Et par deux fois de suite cette semaine, repartir avec le même sourire impertinent du gamin sûr de ses forces, et satisfait devant le devoir accompli.

Contre Clermont, la machine semblait en panne malgré un coup de semonce introductif tiré par Aerial Mendy, dont la patate vint s’écraser sur la barre de Dupé, après 40 petites secondes de jeu. Mais très vite, des gaz opaques et noirs s’échappèrent du pot d’échappement de la deudeuch à Louisette, et il fallut l’intervention tardive du mécano Mauricio et son petit coup de clef à molette pour que le diesel repartit grimper les pentes sinueuses du Massif Central. Pas de sortie de route pour le Racing. C’est après plus d’une heure de souffrance, ponctuée de parades exceptionnelles du folk artist JLC, et finalement assez logiquement que le RCL parvint à revenir au score, venant ainsi ponctuer une domination qui aurait même pu accoucher d’une troisième victoire de rang sans les envolées de l’impénétrable gardien clermontois, en état de grâce absolue. Le démarrage en côte, toute une pratique.

A Troyes, même rengaine. Lens démarre mal, se fait bouger dans tous les sens et on a vite eu l’impression que l’ESTAC allait nous tricoter un petit pull Sang et Or avec un gros zizi dessus, quand la laine s’est soudainement mise à filer. La stratégie de turnover choisie par Phiphi semblait déjà atteindre ses limites mais c’était sans compter sur un nouveau coaching bien senti du Normand, qui en remplaçant Haïdara par Robail adoptât une tactique qui rappelait les grandes heures Gillotiennes. Un coup franc de l’entrant Robail sur le gland de Sène, et une délicieuse combinaison de la doublette Boli-Banza plus tard, et voilà que le Racing se trouve la moitié d’un banc de touche avec le poinçon « La Belle Gaillette » et ce, en l’espace d’une soirée. Le tio Ducrocq, auteur d’une presta extrêmement intéressante, complétera le tableau, lui donnant un vrai aspect de bonheur. Le-tout-lensois aura ainsi passé sa nuit du mardi au mercredi à se masturber sur les dribbles enflammés de Charles « fils de » Boli, et la finition « 22 dans FM » de Simon BanzBanza. « Mon boulot c’est de niquer des mères, et je suis content » déclarait le Phénix qui est en train de devenir le véritable symbole de la renaissance Sang et Or.
Dans ce climat d’angoisses perpétuelles généré par l’insupportable homogénéité de ce championnat des pizzaiolos, il est une certitude que vient de nous apporter cette semaine ; le RC Lens dispose d’un banc aussi profond que complet, et d’un mental qui lui permet de renverser des situations mal loties. Peinard. Sans stress. Et le mercato n’est pas fini, car l’ambition est belle et bien assumée. L’arrivée de Zak Diallo, qui devrait être suivie d’un autre joueur à vocation défensive (Gradit, ou autre ?), et d’un remplaçant au déjà regretté Mounir Chouiar (Owusu ?), vont dans ce sens. Cette saison, les dirigeants se donnent les moyens de leur objectif : Keep Calm & Win Games. Lui préférant même la formulation inversée.
Écrit par L2F (@Louis2Finesse)
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