Que ça va vite le football. Une semaine après avoir permis de donner écho, lors d’une défaite contre Angers, aux discours de tous les pimpins qui hurlaient depuis le début de saison qu’ « on n’a pas le niveau« , « on est surcoté« , « Haise est une pipe« , « on n’a pas de banc« , voici qu’on tape notre second qualifié pour la Champions League de la saison. Ces mêmes trompettes argueront sans doute que « Oui mais Rennes est dans le dur depuis 2 mois« , que « c’est plus ce que c’était« , je me permets de m’en contre-battre les roustons avec la main gauche.
On a gagné à Rennes, Jean-Louis a sorti un match de bonhomme, Ganago a fermé les bouches qui avaient commencées à s’ouvrir, et Kali, du haut de ses 18 piges, a symbolisé ce Racing insolent, irrévérencieux, qui se contre-fout de l’oligarchie en place et avance.
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Le Covid semble être un mauvais souvenir pour le groupe. Les gars empruntés qui ont galéré contre Reims et Nantes semblent revenus au niveau physique qui nous avait permis de débuter l’année en fanfare. Et quand bien même Seko est encore largement perfectible dans son jeu, dans ses choix de passes, je trouve qu’il symbolise bien ce Racing venu apprendre aux Bretons à se faire mal. Parce qu’après un match entaché de pas mal de fautes techniques, qui retrouve t-on aux 16m après un appel de dingo à la 80e pour servir Ignatius? Bah Seko.
Pourtant rien ne fut simple dans ce match. Rennes c’est beau sur le papier, ça joue le podium et ils se pointent au Roazhon Park (quelle ignominie ce blase) avec l’obligation de gagner. Menés par un Bourigeaud que j’aime toujours autant d’amour, les Bretons monopolisent la balle, pressent haut et on a un mal de chien à sortir proprement. Même Loïc en chie un peu au duel et offre une première cartouche à Del Castillo, que Jean-Louis sauve. Oui mais voilà, pendant que les Rennais jouent au ballon, Lens joue au football. Et sur une action d’école, on fracasse le mental rennais en 3 passes. Clauss bouffe Truffert dans l’engagement, Sotoca relaie, Kakuta ouvre la défense rouge en une passe millimétrée et Kali punit. Tandis que Rennes frôle les 80% de possession, Lens c’est un tir, un but.

S’ensuit une réaction rennaise aussi dangereuse qu’un ballon Corner envoyé contre un mur en parpaings. Ça fait mumuse au milieu de terrain, mais à part se rouler au sol au moindre contact, ils ne font rien et Leca est plutôt pépouze.
Au retour des vestiaires, Julien Stéphan arrête de niaiser et fait rentrer les titulaires… qui vont prendre un masterclass de 45 minutes par Badé, Gradit et Cahuzac. Si tous les Sang et Or sont au niveau, ces 3 là, bien qu’ayant pris une biscotte en première mi-temps, semblent infranchissables. La moindre intervention de Badé ressemble à une promenade bucolique en amoureux dans la forêt de Brocéliande. Ou à une sieste dans le rocking-chair qui traîne dans le salon de mémé. T’es serein, t’es bien, relax, tu ne crains rien. Cahuzac et lui respirent tellement la maitrise qu’ils jouent avec les rennais comme avec des marionnettes. Ou mieux, de moches animatroniques plus grimaçants que méchants. Sans forcer.
Bien évidemment, quand tu te coltines Camavinga, Niang et Doku, ça tangue un peu, mais le Racing a le mérite de ne pas trop balancer et d’essayer d’exploiter le moindre contre. Et pour faire l’amour à une défense, qui mieux en L1 que Kakuta ? Ce type ouvre une défense en une passe. C’est pas qu’il n’est pas lubrique, c’est qu’il est pervers. On approche l’heure de jeu quand il mystifie 5 rennais sur un contrôle orienté soyeux, petite roulette qui va bien pour bien rappeler à Camavinga que faire des tss-tss c’est bien, mais que quitte à faire dans le sale, autant être efficace, et ouverture plein axe au milieu des 4 plots rouges. Kalimuendo, lancé comme un bolide, sera stoppé par Salin, mais Francky a compris : à la moindre passe verticale, y’a plus un Breton dans le bousin.
Alors que Lens recule un peu, Cahuzac et Fofana sortent les muscles et colmatent. Gradit dévore Niang dans tous les duels et Badé continue de nettoyer les rares ballons qui franchissent les 30m. Et plus le temps passe, plus on semble increvable. Sotoca court partout, Clauss et Sylla ne lâchent rien et les Bretons de s’empêtrer dans un jeu inoffensif. Francky sort Kakuta, si impérial qu’il se doit de le préserver, et Kalimuendo, pour Mauricio et Ganago. On a à peine le temps de lire nos rageux préférés sur Twitter, « On n’a toujours pas d’banc« , « pouah, pourquoi il sort Kakuta, c’est le meilleur sur le pré, Haise démission » que le match est plié.
Énième course de Sotoca, ouverture de 50m, passe de daron-lucide de Fofana, et Ganago fait le reste. Un café, l’addition.
Les Rennais auront beau se jeter dans nos 30m comme le gros Bébert se jette sur les potatoes du McDo, rien n’y fera. On rentre dans les arrêts de jeu, Ganago envoie une nouvelle mine aux 20m, avant que Mauricio nous fasse vibrer une dernière fois sur une tentative de lob aux 35m qui finit à 2 doigts de la lulu.
![[KENAVO ... ] By Maxleena - YouTube](https://s1.qwant.com/thumbr/0x380/8/2/a3c5bb1783b16d14646058a0a55405e24d8968abb4feae7f477766701f1ad9/maxresdefault.jpg?u=https%3A%2F%2Fi.ytimg.com%2Fvi%2FTVuD-wAd8Os%2Fmaxresdefault.jpg&q=0&b=1&p=0&a=1)
Francky rentre donc de Bretagne, terre maudite pour les Lensois s’il en est, avec sa seconde victoire en deux dép’, et remet les pendules à l’heure. On ne joue toujours rien d’autre que le maintien, et on s’y prend très bien. Avec 11 points d’avance et un match en moins sur le 17e, et quand bien même les 3 prochains matches sentent clairement le traquenard, on est bien parti pour passer les fêtes au chaud. A s’enquiller de la dinde, des vol-au-vent et de la bûche à plus savoir respirer. Et si tout va bien, on commencera à rêver en 2021. D’ici là, on peut faire la bamboche.
@R_Direktor
Bonus :
Le légendaire Mug BM est à gagner.
Tu ne le sais sans doute pas mais chaque article est l’occasion pour la rédac’ de lancer un défi mot à celui qui écrit. Celui ou celle qui trouve les 10 mots du défi remporte le mug. Un seul essai, pas d’erreur possible.
Comment ? c’est très simple : une tentative par joueur, envoyée en DM sur le Twitter de BM.
Les mots à trouver dans le dernier debrief de @l2f_bm :
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Franck Haise 6 ans éducateur au stade rennais …. Badé énorme en effet j ai en mémoire une séquence ou il ressort le ballon avec la semelle collé au poteau de corner comme si il était au Five il était chaud hier
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On vous a laissé Bourigeaud, c’est de bonne guerre de nous avoir laissé Francky ^^
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