J-14 : Time is on my side

Contraction des zygomatiques. Poing serré. Doigts des pieds recourbés. Léger sursaut sur mon canapé. Lancé de télécommande. Telle fut ma complexe réaction sur le but de Laborde, qui vint punir une belle période de domination lensoise de vingt minutes. Un temps faible, une nouvelle phase arrêtée, une énième défaillance individuelle. Car oui, certains prônent que le RC Lens est un être déséquilibré, proche de la schizophrénie tactique. Pour moi, il est simplement inexpérimenté. Et la différence entre les deux constats est de taille, dans la mesure où notre point faible est dans la normalité d’un club qui aligne une équipe jeune, possédant peu de références en L1 par rapport à la grande majorité de ses adversaires. Chaque match est une leçon. La note est parfois heureuse, mais on dit qu’on apprend plus vite dans la défaite. Chaque contre-performance vient consolider des acquis. Chaque déconvenue rend l’individu plus fort. Chaque défaillance collective permet de remettre en question des phases de jeu, intensément travaillées à l’entraînement. Le foot, c’est un système complexe, et l’optimisation de ce dernier demande du temps. Et dans notre cas, je prends le postulat suivant : Time is on our side (pour adapter la chanson qui va bien).

Au diable la recherche perpétuelle de l’ultime satisfaction. « Get not… ». Samedi après-midi, le temps est beau, le ciel est bleu. Je vis une journée des plus agréables dans le sud de l’Europe. Je n’ai pas encore eu l’occasion de croiser Fred Hermel, ni Raphaël Varane, mais serein, je me prends une petite bibine locale en chaussettes/claquettes. Je suis confiant, et excité par la tenue du match Lens – Montpellier de ce samedi soir. Soirée Héraultique sur Canal, comme titrait la Banderole BM. Les adversaires promettaient un joli match de football, et la perspective de la victoire était toute enivrante. Le genre de match test, qui te permettra d’en savoir plus sur la solidité de ton collectif, tant l’adversité est rompue à l’exercice de la L1.

Avant la rencontre, le collectif lensois compte douze matchs en L1. La majorité des joueurs montpelliérains constitue le socle de l’équipe qui a terminée trois fois dans le Top 10 du classement ces trois dernières saisons. En face, il n’y a pas de stars, mais que des chiens de la casse. Et du talent, sur toutes les lignes. On a certes de quoi s’enflammer, mais d’aucun sait que ce match sera une partie de plaisir.

Le coup d’envoi est donné, et de suite l’essaim collectif Vert et Noir se met en action. L’entame est prudemment intensive. A la onzième minute, on aperçoit un premier mouvement qui fleure bon le nectar footballistique ; Sotoca déboule, trouve Seko Fofana dans l’axe, qui transmet à Haidara, dans une position d’ailier gauche. Le malien adresse un petit centre plein de délicatesse à FS7, au départ et à la conclusion de l’action. La volée de l’ancien Montpelliérain est trop douce, et ne parvient pas à tromper le portero pailladin.

Vint la quinzième minute de jeu, et la traditionnelle embolie cardiaque du jeu lensois ; sur une phase a priori sans danger, Loïc Badé envoie une relance « brique de maçon ». Savanier récupère le ballon en position haute, et trouve Delort. Badé est forcément hors de position suite à sa perte de balle. Andy et sa larmichette délivrent un centre millimétré sur la tête de Mavididi, dont la tête smashée vient prendre à défaut un Jean-Lou maître de son impuissance (15e ; 0-1).

A quasiment chaque match, on a le droit à ce combo : erreur individuelle, punition, je chiale. Foutue vie de Bourriquet. Lens est très régulièrement dans son match, et se met lui-même en position indélicate. On joue avec élégance et handicap, une certaine définition de classe. Une nouvelle fois, il va falloir courir après le score. Car oui, cela devient une habitude semaine après semaine. Encore une fois, notre cardio psychologique va être mis à l’épreuve.

Personnification de la psychologie lensoise courant après le score.

Et ce n’est pas fini. Arrive la vingt-cinquième minute, et un coup franc de Savanier. Le gitano, qui même transparent arrive à être transperçant, envoie un coup franc gratte-sèche dans la zone de tous les dangers, c’est-à-dire entre le but et les six mètres. Leca repousse tant bien que mal, mais surtout mal, et la pelota arrive droit dans les pieds de Pedro Mendes. Le brésilien n’a qu’à lever les bras au ciel pour célébrer l’offrande divine de ce punk à chien de Dieu du football. Montpellier, sans se montrer ostentatoirement supérieur, fait déjà le break (26ème : 0-2).

Lens est groggy, et Delort continue de roder dans notre surface tel un vautour au dessus de la Death Valley. Ambiance Western Spaghetti. La soirée peut mal finir encore une fois. Mais le collectif reste en place, et sur une touche de Sylla, Kakuta et Kalimuendo combinent, avant que le premier ne trouve Seko Fofana dont la patate de forain rappela aux adversaires du soir que nous aussi on a nos références au punching ball (36ème ; 1-2).

Le collectif repart de l’avant, Badé montre qu’il peut allégrement se présenter au prochain casting X-Men. Le défenseur central réussit à éliminer par le dribble deux joueurs adverses, dont Téji Savanier d’un fantastique râteau en pleine surface de réparation, avant de manquer de justesse sur sa frappe de balle. Il est humain en fait. Enfin je crois.

SECONDE PÉRIODE 

Dès le coup d’envoi de la seconde mi-temps, le Racing met son moteur nucléaire en marche. Et immédiatement après le décollage, Kakuta envoie Fofana sur orbite, ce dernier faisant une nouvelle fois parler ses courses verticales. Seko déboule dans le jardin d’Omlin, dont le nom me fait chaque jour un peu plus penser aux résidents de la mine de la Moria. L’intervention du Suisse est jugée illicito-licite. Le penalty est VARisé, avant d’être Kakutisé par celui qui ressuscite chaque semaine l’âme du numéro 10. Lens égalise déjà (47ème ; 2-2).

En fait avec Lens, jamé ont se ferra chié cette saison. On approche de l’heure de jeu, et une nouvelle action collective de classe fait sortir mon excitation de son réceptacle, pourtant étanchéifié avec soin par ce début de match foiré. Kalimuendo trouve Kakuta, qui envoie une passe laser à Sotoca, dont le contrôlé orienté sert de rampe de lancement au titi parisien, qui poursuit sa chevauchée en éliminant comme un grand les deux défenseurs adverses transformés le temps de l’action en plots de chantier – couleur oblige. L’action est sublime, seule la finition pêche. L’altruisme d’Arnaud envers Sotoca fait forcément plaisir, mais qu’aurait-été la suite du match avec un petit ballon piqué ?

Le temps fort lensois arrive à sa fin, et les Montpelliérains démarrent leur couscoussière. Delort est en tous points colossal. Laborde met une première fois Leca à contribution, puis une seconde fois sur corner. A force d’avoir le choix entre l’aile ou la cuisse, Mollet finit par trouver la tête de ce même Laborde sur corner. L’ancien bordelais, qui se débarrasse du marquage de Sylla comme tu le ferais avec ton Kway plein de sueur en retour de footing, n’a qu’à ajuster Leca, une fois encore lâché par sa défense (69ème : 2-3). A ce moment, mon seum est tout à fait belge. Et j’en ai de quoi remplir un baril.

Personne n’abdique, et Clauss trouve Ganago sur une touche longue. Le ballon revient sur GK10 la Malice qui arme une volée qui aurait dû-pu-su-tu-putain de merde- être le but du weekend. Derrière, Lens pousse, continue de jouer vers l’avant, de montrer son allant offensif. Et Ganago bute sur Omlin.

Lens s’est encore pris un coup de maryse sur le cul, mais Lens donne quand même énormément de plaisir. L’équipe est jeune, peu expérimenté, et encore en phase de construction collective. Le talent est là, les compétences dans l’encadrement aussi. La frustration est évidente, mais si après le match d’Angers je vous avais invité à écouter du Ballavoine, j’opte cette fois-ci pour un délicieux vinyle des Stones. En ayant une pensée pleine d’affection pour Gérard Houllier, et ses proches.

Écrit par @l2f_bm

Bonus :
Le légendaire Mug BM est à gagner.
Tu ne le sais sans doute pas mais chaque article est l’occasion pour la rédac’ de lancer un défi mot à celui qui écrit. Celui ou celle qui trouve les 10 mots du défi remporte le mug. Un seul essai, pas d’erreur possible.
Comment ? c’est très simple : une tentative par joueur, envoyée en DM sur le Twitter de BM.

Les mots à trouver dans le dernier debrief de @R_Direktor :

Rocking-chair, Vol au vent, Animatronique, Marquèterie, Lubrique, Potatoes, Irrévérencieux, Lubrique, Trompette, Oligarchie

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :