C’est un bel après-midi monégasque sur le rocher. L’été se prolonge, quelques fans lensois (malgré le boycott) et quelques fans monégasques (malgré Louis II) ont toutefois décidé de faire le déplacement, pour témoigner de leur attachement viscéral à leurs écussons respectifs. Le contexte particulier de ce déplacement n’aide pas au déploiement du contingent lensois, mais de courageux navigateurs artésiens ont toutefois pris la route pour le Rocher, l’un des plus gros déplacements de la saison.
Géographiquement et sociologiquement, un Monaco – Lens donne toujours un contraste saisissant entre le caviar et l’américain-fricadelles, entre la mousse du champagne et celle de la bière, entre un Abdel’ Gérard et un Wiss’ Ben Yedder. Alors oui, la victoire de l’an dernier nous avait laissé un délicieux goût en bouche, flattant nos papilles et notre égo. Mais comme tout œnologue digne de ce nom, Franck Haise le premier, vous expliquera qu’on ne juge pas une bouteille avant de la déboucher, et on va avoir 90 minutes pour essayer de les engloutir, à défaut de boire la tasse. Souquez, matelots !
L’un des premiers renseignements de la partie est à mettre au crédit du corps arbitral : l’arbitre n’est pas chauve, ce qui laissera peut-être à nos lensois une chance de l’emporter.
L’objectif sera de ramener la victoire contre les monégasques qui ont fait tourner avec leur dessein de qualification en Ligue des Champions, tandis que nos adversaires du jour comptent bien laver l’affront du 0-3 de l’an dernier. (Parce que oui, on gagne à Monaco maintenant.)
Au bout de 20 secondes, toujours aucun but n’est encaissé par notre Racing, ce qui en fait au moins la 2e meilleure entame de match depuis le début de saison. On attaque de manière classique, en cherchant Clauss, et Kakuta par des transversales rythmées. Mais en face c’est pas Dijon, c’est pas Marquette-lez-Lille, et même si ce n’est pas l’équipe type monégasque, on a quand même affaire un groupe de Ligue des Champions plutôt solide.
Nos premières attaques ne sont pas dangereuses, et les monégasques ont décidé de bien tenir le ballon durant ce quart d’heure liminaire. La 15e minute de jeu nous permet d’obtenir le premier corner de la partie après une vraie incursion dans le camp monégasque. C’est tiré à deux, et donc logiquement récupéré par la défense monégasque sans se créer d’occasion.
18e minute, sur un pressing-contre anodin de notre marathonien FS7, Ganago récupère très haut le ballon et très haut sur son crâne grâce sur une carabistouille de Pavlovic et Nubel. Ça frise le poteau et le ridicule, mais ça fait toujours 0-0, et ça casse un peu les couilles pour rien vous cacher.
La 19e minute de jeu nous permet d’obtenir le second corner de la partie après une vraie incursion dans le camp monégasque. C’est tiré dans la boite, et donc une occasion très dangereuse pour une troisième corner qui maintiendra la pression dans le camp monégasque. Vous avez dit football classique ?
Pendant ce temps, le central Pavlovic a toujours de drôles de réflexes, ses contrôles de gougnafiers et ses relances suintent davantage la bérézina que la sérénité. Chez nous, c’est plutôt l’inverse, Gradit est très propre, Medina garde le sourire et derrière Danso domine les faits monégasques. Mais contre toute attente, le score reste vierge, il s’agirait de conclure là non ?
Pour cette première période d’hostilités méditerranéennes, les monégasques naviguent à vue déboussolés, à peine avec leur sextant, leur bite et leur couteau. L’amiral Kovacs est fou, et Ben Yedder un triste capitaine abandonné. Nos Lensois ne se sont pas montrés cliniques, on espère que ce manque de pragmatisme ne nous coûtera pas de précieux points plus tard…
C’est la mi-temps, et notre Francky national décide de faire rentrer Frankowski. (Comment ça, vous connaissez la suite ?)
C’est la 50e minute et sur une action anodine, notre vil galopin de Ganago ne se fait pas prier pour remonter son côté droit comme un saumon torpillerait le courant d’un fjord norvégien, enrhume Pavlovic pour climatiser le stade Louis II avec un bilan carbone ma foi particulièrement optimisé. Les futurs stades qataris ne devraient-ils d’ailleurs pas s’inspirer de ce modèle efficace de thermodynamique pour refroidir les arènes de la prochaine compétition mondiale ?
Je suis malheureusement très déçu sur ce but, car le ballon a glissé bien trop lentement vers les buts monégasques après une mauvaise déviation du gardien. La pomme de terre envoyée par Ignatius méritait à minima de trancher les filets du Rocher. Espérons que ça ne soit que partie remise ! En tribune, c’est un giga bordel, bien amené par nos ménestrels du jour qui continuent infatigablement de beugler nos bonnes vieilles ritournelles artésiennes. On est pas bien, là, chez nous ?
Bons baisers du Nord !
Hélas, le meilleur n’est jamais certain quand on supporte le « Racing Club », et à l’heure de jeu, Ch’Douc décide de corser la difficulté de la partie en laissant un handicap à ses partenaires qui finiront à 10 suite à un vilain tacle. Le mode corsaire est enclenché sur le rivage, 0-1, 30 minutes à tenir. Il vous faut un dessin ?
A ce moment précis, inutile de vous dire que votre serviteur a vite le besoin d’être intubé, ces 30 dernières minutes risquent de tous nous faire manquer de dioxygène.
Coaching ! Notre flibustier de Ganago prend tout son temps pour céder sa place à ce diable de Cahuzac, dont l’expérience ne sera pas un luxe pour gérer cette fin de bataille qui s’annonce âpre et disputée. Le siège de notre forteresse commence, les catapultes adverses s’arment, mais en face les sudistes ne font pour l’instant que trébucher. L’ASM va t-elle rester fanny à Monaco ?
La fin de match est intenable, ça pousse, ça presse, la pression mise est monstrueuse. Il y a toujours un tibia, un pied, une tête pour dégager, nos gars sont valeureux ! Sur le pré, des russes, des allemands (dans le même camp pour une fois, ndlr) qui veulent en découdre avec nos tiots. Mais putain quand est-ce qu’on va bien pouvoir prendre ce but ? Monaco maintient la pression sans grand panache. On coulisse, on cadenasse, on compense mais on se consume. Ça tient, ça tient toujours…
On joue la 75e, et notre Francky national décide de faire rentrer Banza. (Comment ça, vous connaissez la suite ?)
Très fair-play, Golovin décide d’aider notre Racing et prend le même tarif que Doucouré sur une action similaire. 10-10, les débats sont rééquilibrés pour les dernières minutes restantes.
Puis vint la délivrance. Après ces 20 dernières minutes à sens unique et d’interminables arrêts de jeu, Frankowski et Banza récupèrent un ballon cafouillon de Caio Henrique qui s’auto-dribble, et vont planter une banderille dans le jardin monégasque pour fertiliser le score et le nouveau jardin lensois de la Principauté. Banza a fracassé a bout portant d’un coup de pied libérateur les buts adverses, les monégasques sont écossés, la pression se dégonfle comme une vulgaire cornemuse crevée. Tout le stade s’ébranle et moi aussi !
Je vous ai déjà parlé de Franck Haise ?
Un Louis II funeste pour les monégasques qui ne gagnent toujours pas dans leur jardin cette saison, mais qui est en train de devenir Le Nôtre. La pelouse y est magnifique, et avec quelques futures prestations de la sorte en sur-tension, on pourra même y faire prendre le temps d’y faire pousser des hortensias.
Mais on espère surtout planter les graines d’une saison qui on l’espère, s’annonce très belle.
Rédigé en pole position par @TontonFriedrich.
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Et qui dit nouvelle saison dit nouvelles règles : les points gagnés se cumuleront sur la saison, chaque bonne réponse apportera un point, qui permettront aux meilleurs de gagner les challenges intermédiaires.
Le premier challenge est d’arriver à 57 points !
Alors tu veux rejoindre Franck dans la caste des mecs qui boivent leur café avec classe ?
Les 10 mots de l’article précédent étaient : Catacombes, acoustique, césarienne, propaganda, planisphère, motricité, ris de veau, clepsydre, plafonnier, serpent.
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