Alors comme ça on a séché le débriefe de Lens Strasbourg ? Pas vraiment. Plutôt qu’on a boudé. Oui, ça nous arrive aussi d’être bougon. On n’a pas tout le temps la banane chez BM. Jeudi matin, c’était plutôt une dépouille de bonne humeur qu’on a trouvé dans le caniveau de nos espérances. Rouge direct, ça nous rappelle de bons souvenirs. Black Schwarzie dehors, le RC Lens encaissa le seul but de la rencontre sur la seule frappe strasbourgeoise. A 11 on les a dominé. A 10 on aurait pu les humilier. Défaite plus amère qu’un amer bière sans bière. Y’a vraiment de quoi avoir les boules, surtout qu’à l’horizon se profile l’OM, au Vélodrome. Ça ferait chier d’enchainer deux défaites consécutives. On n’a plus l’habitude.
Alors comme ça on met trois jours à écrire sur le plus grand match du RC Lens depuis plus de quinze ans ? Pas vraiment. Plutôt qu’on a laissé infusé. Et les essences de ce kiffe ont encore plus de saveur que le meilleur maté de notre maton argentin préféré. Trônent aux côtés des grands crus bordelais et bourguignons bus par Franck Haise les portraits de Kovac, Gourvennec, Petkovic et désormais Sampaoli. On a beau avoir voulu faire une pantalonnade en créant notre fumeuse secte d’optimistes, nous voilà dépassés. Franck Haised, à notre tour. N’est pas Derviches Tourneurs qui veut (il est cadeau celui-là).
Lens est gai, Lens est beau. Sur le terrain, tous les voyants sont verts. Du presque jamais vu pour la majorité des prépubères qui peuplent le stade Felix Bollaert. Oui, toi et ton petit duvet de bolosse, tu n’as jamais vu le RC Lens jouer comme ça. Et bien, ces formidables victoires, elles sont d’abord pour toi. Parce que moi, vieux con de 33 berges, j’en ai déjà vécu des moments frissons comme celui de ce dimanche. Mais quand bien même, la presta de dimanche m’a mis la fièvre, pendant des heures, et m’a ramené aux années 2000. Bonheur suprême. Depuis dimanche, je suis comme un bébé chinchilla qui court derrière un os de poulet mal rongé. J’ai un sourire niais complètement assumé mais je m’en cale. Je descends même les poubelles avec joie, et sans que la patronne ne me l’ordonne.
De Dieu le match qu’ils nous ont sorti. Au fin fond de moi, après être monté dans le Bus Magique en partance pour ma moelle épinière, j’ai pu percevoir un stress nerveux certain. Un match au Vélodrome, tu as beau dire que tu le sens bien, ça ne pèse pas lourd en termes de crédibilité. Surtout cette saison, Sampaoli a réveillé les fantasmes phocéens de revoir du football au Vélodrome, souvenirs enfouis au plus profond des vases nauséabondes du Vieux-Port. Sampaoli, c’est un quarteron de Bielsa pistonné dans le corps de Patrick Bosso. Avec les tatouages de SCH et la dégaine d’une grenouille. Mais Sampaoli, c’est surtout un génie tactique. On peut ne pas aimer. Mais ce qu’il propose est unique en France.

Le tsunami tactique sur les bords de la Méditerranée. Tout le monde attaque, et presque personne ne défend. Les milieux sont des pistons, les créateurs jouent en pointe, et ça part dans tous les sens. L’OM cette saison, c’est un tourbillon inversé, comme quand tu vides ta baignoire dans l’hémisphère sud. Et ça me fait suer jusqu’au caleçon. Pendant l’avant-match, j’oscille entre « ils vont nous démonter » et un plus optimiste « on va leur faire danser la polka pendant 95 minutes ».
Le match démarre, et tout de suite, quelque chose saute aux yeux. Lens est là. En place. Et défend en avançant. On dirait la défense du XV de France façon Shaun Edwards. Les vagues lensoises emportent les sardines loin du rivage. Fofana butte sur Lopez, mais la main de Gueye est signalée par la VAR ! FS7 transforme. On joue la 7e minute, LENS 1, MARSEILLE 0.
Et ça continue. On dépasse à peine la vingtième minute de jeu que Jean-Louis Leca, qui se sent pousser des ailes depuis sa prestation XXL contre les chiens, envoie une merveille de relance sur la tête de FS7. Le ballon arrive jusqu’à Tintin, suivi par Milou Peres. Dribble derrière le pied d’appui, frappe du gauche en lucarne. Un cri court dans la nuit. LENS 2, MARSEILLE 0.

Le meilleur pote du speaker enchaîne les prestations de patron avec son petit sourire espiègle. Lui qui est arrivé avec la réputation d’un simple joueur de MLS, est en train de faire bégayer tous les médias français. Ces derniers sont désormais persuadés que le génial polonais est gaucher. A quelques mois des présidentielles, ça laisse rêveur.
« Tout succès d’une opération réside dans sa préparation » aurait écrit Franck Haise (Sun Tzu). C’est sans compter sur ce diable de Dimitri Payet, qui a quand même pour habitude de nous mettre des misères. Il a perdu du poids, et ça se voit. Dommage pour les marseillais qu’il ait décidé de faire son dernier régime à 34 ans. Délices d’extérieurs, de dribbles, c’est lui qui obtient le coup franc qu’il transformera lui-même. Avant de convertir le pénalty de la 49ème minute. Grosse baisse de tension. Soupirs prononcés. Le refroidissement de mes fluides est tel que mes espoirs subissent un process de vitrification.

La deuxième mi-temps reprend, et la météo est toujours aussi mauvaise. Le baromètre est au plus bas. Une pluie d’occasion s’abbat sur la cage de Jean-Louis Leca, qui a bien fait de vêtir son petit ciré jaune et rouge ce dimanche soir. Impeccable sur la tête de Dieng, il a été brillamment secondé par la barre transversale ainsi que la maladresse de Pol Lirola. C’est tout la communauté anti-secte qui se retrouve aujourd’hui entubé à la recherche d’un dernier souffle. On approche de l’heure de jeu, et Franck Haise décide de faire entrer Kakuta et Clauss. Ainsi que Saïd. Après la pluie viendra le beau temps.
Alaphilippe a l’habitude de mettre des doubles-accélérations dans les dents de ses adversaires. Ca tombe bien, le RC Lens aussi. Les fous d’Haise, qui n’ont jamais renié leurs principes, reprennent la maitrise du jeu. En face, Payet paye les effets secondaires de sa liposuccion de cet été. Tous les marseillais sont désormais au même niveau. Guendouzi continue de se faire victimiser par Seko Fofana, Medina maltraite Ünder, Clauss et FS7 combinent, ce dernier centre pour la tête de Wesley Saïd. LENS 3, MARSEILLE 0. Oui balek.
La fin de match est un récital. Sotoca attaque, défend, et passe tous les joueurs marseillais en revue, pour échouer sur un Lopez qui prive le football français d’un but Cristiano Ronaldesque. Les marseillais lâchent prise, et les Sang et Or se dirigent sereinement vers les trois points les plus stylés depuis ceux glanés face au LOSC. Dans les derniers instants de la rencontre, Seko Fofana, décidé à enfoncer le clou, manque la cible d’un rien. Lens a littéralement buriné l’OM. Et je ne m’en suis toujours pas remis.
Écrit par L2F
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Les 10 mots de l’article précédent étaient : volets, chauve-souris, cithare, traction, propulsion, croque mort, mercerie, onfiture, tirailleur, obsèques
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