« Il nous reste encore de belles histoires à raconter »

BM reprend du service, non pour prodiguer ses riches analyses technicomiques, mais pour parler d’un bouquin écrit par deux journalistes du bassin minier, tous deux grands suiveurs du plus grand club des Hauts de France. La neutralité n’étant pas notre tasse de thé Mug BM, on a décidé de faire dans la transparence. Nous ne connaissons ni Greg Lallemand, ni David Derieux, et nous n’avons pas lu « RC Lens : Secrets de Transferts ». Nous ne sommes pas supporters du RC Lens et donc toute ressemblance avec des faits ayant pu exister ne serait que fortuite coïncidence (ça se dit comme ça je crois). Parlons donc de cet ouvrage qui fait grand bruit dans la commu’ Sang et Or depuis la mi-décembre, certainement parce qu’il regorge d’anecdotes et qu’il mérite d’être lu.

BM Press vous souhaite à toutes et à tous une BM année 2022.

Bonjour Messieurs, un honneur que d’interviewer de telles sommités sur BM. Est-ce que vous pourriez vous présenter à notre communauté ? Pouvez-vous vous présenter à notre communauté (qui vous connait bien mieux qu’ils ne connaissent BM).

Je m’appelle Monsieur Lallemand. C’est un honneur d’être interviewé par une telle sommité. J’ai bientôt 40 ans, soit dix Coupes du monde quand même, mais je n’en ai couvert aucune. Je ne suis donc pas prêt de rattraper Jacques Vendroux. A moins que Gianni Infantino ne publie rapidement un sondage « exclu FIFA » qui annoncerait que 98,62% des amateurs de foot de la planète sont favorables à un Mondial tous les deux mois. Je n’ai d’ailleurs absolument rien fait de ma vie jusqu’ici. Mon seul titre de gloriole est d’avoir hérité, non sans un peu de lobbying auprès de la direction de BM, d’un mug hyper fashion qui fait fantasmer la Lensosphère. Et pour avoir bu quelques chocolats chauds dedans- du Benco pour être plus précis même si je suis plutôt Team Nesquick – je dois dire que la réputation de ce mug n’a rien d’usurpée. Cette tasse améliorée est à ma vaisselle personnelle ce que Nenad Grozdic fut pour l’effectif lensois au début des années 2000 : discret, rigolo et décoratif.»   

Je m’appelle Monsieur Derieux, et c’est un honneur de m’exprimer ici après de telles sommités. Je suis tombé amoureux du Racing en 1985, naïvement, un soir de victoire 6-0 contre Bastia. J’étais loin de me douter que j’allais voir ensuite autant de matchs pourris en trente ans d’abonnement ! J’ai aussi et surtout eu la chance de vivre les années dorées du titre et des coupes d’Europe. Je voulais réussir ma vie avant d’avoir cinquante ans dans quelques années, et vu que je n’ai pas les moyens d’acheter une Rolex, j’ai décidé d’écrire un livre. Comme je cherchais la difficulté, j’ai voulu concrétiser ce projet avec Greg, ce qui n’était pas une mince affaire (oui, je parle de Greg).

Nous sommes réunis aujourd’hui afin de parler du bouquin que vous avez coécrit. Pouvez-vous nous conter la genèse de cette œuvre ?

GL : L’idée originelle est originale et géniale (répète cette phrase cent fois d’affilée sans te tromper, pour voir !). Je le dis avec d’autant plus de détachement que c’est David qui l’a eue. Je suis clairement incapable d’un tel éclair de génie. David, c’est un peu l’Issam Jemâa de la littérature de sport. Il est là, on ne sait pas quoi trop attendre de lui, tu l’as presque oublié, tu ne le vois pas venir et il te pond un concept innovant comme le Tunisien envoyait une demi-volée sous la barre du Pana. Un matin, il a posé une feuille sur mon bureau, entre un ancien Supp’Mag et un CD dédicacé des Leaders. Il y avait tout un tas de noms de joueurs du RC Lens écrits dessus. Et il m’a dit : « et si on faisait un bouquin sur l’histoire des transferts au Racing ? » J’ai stoppé direct ma lecture des Misérables de Victor Hugo (dommage, il ne me restait que trois pages, je recommencerai une autre fois). Et j’ai sorti le numéro de téléphone de Georges Lech, Farès Bousdira ou Jean-Guy Wallemme de mon répertoire. C’était parti.  

DD : On a bossé là-dessus avec la volonté de découvrir et de transmettre, et pour le plaisir très personnel et nostalgique de reparler de mes idoles d’enfance comme Fred Meyrieu. J’ai toujours eu l’envie de me plonger dans l’histoire du Racing avant les années 1990, et d’en savoir plus sur les glorieux anciens dont nous parlent nos aînés. Le premier confinement nous a donné le temps de le faire, et ce sont nos nombreuses découvertes qui nous ont donné l’idée de cette approche par le biais des transferts. On avait quelques histoires en tête, mais on était loin de se douter de la richesse des anecdotes. 

Vous avez décidé d’associer les “à-cotés” du football que sont les transferts à l’histoire du RC Lens. Ce bouquin apporte une double satisfaction, celle d’en apprendre vraiment plus sur un pan très difficilement accessible de l’histoire de notre club, tout en comprenant certains mécanismes qui permettent à un transfert de se réaliser, et ce à travers les époques. Si j’avais été éditeur, j’aurais dit “bingo !”.

GL : Purée (sic), tu poses des questions presque aussi longues et incompréhensibles que les miennes en conférence de presse… J’ai pigé que le « bingo ». Mais je vais tenter de te répondre quand même : le groupe vit bien, on s’est remis au travail dès lundi matin, on va corriger nos erreurs, les sifflets sont mérités et on donnera tout pour satisfaire notre public au prochain match. Plus sérieusement, sur l’aspect historique, surtout sur tout ce qui couvre le début du 20e siècle, c’est David qui a œuvré. Il évoque notamment le premier recruteur du Racing, même pas dix ans après la création du club. Du bon gros taf d’archéologue. Du temps où même Vitorino Hilton n’était pas né.

Parlez-nous justement de l’auto-édition. Cela a dû être un travail titanesque, en plus de l’investigation, de l’écriture, vous devez gérer la mise en page ainsi que la commercialisation.

GL : Titanesque, n’abusons pas. Titanesque, c’est quand Razak Boukari élimine toute la défense de Vannes, sous la flotte du Morbihan, en partant de son camp pour ouvrir le score au stade de la Rabine. Avant de voir les Sang et Or perdre quand même. Titanesque, c’est Seko Fofana contre le PSG. Titanesque, c’est la prestation de Vedran Runje dans un obscur match de Coupe de la Ligue oublié du côté de Sochaux, avec une passe dé’ de Steven Joseph-Monrose. Ça c’est titanesque. Mais oui, l’auto-édition, c’est pas mal de boulot. Ça valait carrément le coup. On ne s’était pas fixé d’impératif de date de sortie. Cela aurait pu mettre trois ans de plus, on s’en moquait. On pouvait avancer à notre rythme, pépères, comme un Franck Dumas au cœur de la défense centrale lensoise 2000-2001. Notre entourage a été top tout au long de ce projet. Sara, ma compagne, déteste le foot. Ce qui est quand même un comble quand on est d’origine italienne, un pays qui a enfanté Baggio, Totti, Bergomi ou les ex-Lensois Nanni et Andréani dont on parle dans le bouquin (#Teasing). Bah même Sara a lu quelques chapitres. C’est ma plus belle victoire de l’année. A égalité avec la fois où j’ai battu mon fils de quatre ans à Croque-Carotte.

En parlant de commercialisation, Greg, il semblerait que tu te balades dans tout le Bassin Minier avec ta petite voiture jaune afin de remettre le livre en mains pas toujours propres. Avec en prime une petite dédicace bien sentie.

GL : Je vois que tes sources sont bien informées. Tu finiras insider mercato sur Twitter. Il y a près d’un siècle, Henri Trannin, dont on fait un large portrait dans le livre (#Teasing2), se baladait en Deudeuche avec des paquets de billets pour aller acheter des joueurs. Perso, je promène ma Twingo année 2002 pour vendre des bouquins. Et pas dit que j’aille plus vite que lui dans la montée de la côte de Vimy… 

Je crois savoir que les chiffres de vente sont plutôt bons, et c’est tout à fait mérité. Vous ne me le direz pas ici, mais est-ce que l’on peut espérer un Tome 2 ?

GL : Je ne le dirai pas ici. Mais tu as raison : c’est tout à fait mérité. En étant plus sérieux, si tome 2 il doit y avoir un jour, il nécessitera lui aussi pas mal de recherches. On a quelques idées, bien sûr, parce que les témoins qui nous ont raconté des anecdotes de transferts nous en ont glissé quelques-unes dans le sac de sport en repartant. Parce qu’aussi, on n’avait pas la place dans un bouquin de 214 pages pour toutes les développer. Et que l’idée était justement là : détailler au maximum ces histoires de transferts, notamment sur les plans humains.

DD : Il nous reste encore de belles histoires à raconter, donc il pourrait y avoir un tome 2 un jour, pourquoi pas. La clé, c’est d’avoir de bons clients pour nous raconter les anecdotes, et là-dessus on a été gâté pour ce premier livre. Après, j’ai réussi à dissuader Greg une fois de nous sortir son couplet sur l’arrivée d’Aruna Dindane, je ne sais pas si je suis prêt à recommencer…

On ne spoilera aucun chapitre ici, mais je crois que mes préférés sont ceux sur Henri Trannin et Pascal Nouma. A propos du premier cité, pensez-vous que Ghisolfi est un peu son héritier ? Et le second pourrait être vu comme une sorte de Joey Starr du ballon rond ?

GL : Chez Florent Ghisolfi, il y a cette volonté qu’avait Henri Trannin de voir les joueurs bien se sentir en Artois, de tout penser pour que les nouveaux arrivants au RC Lens puissent rapidement être intégrés au projet et être vite performants. C’est marrant ce que tu dis – comme quoi il n’y a pas que dans vos CR de matchs que vous êtes drôles à BM – mais Florent Ghisolfi se réfère souvent à des expériences passées pour réussir un transfert. Quand il est arrivé à Lens, il a débuté son premier discours auprès de ses équipes en citant l’anecdote folle de l’arrivée de Johnny Rep à Bastia dans les années 1970 (#Teasing3). On en parle dans le chapitre sur Jonathan Clauss… (#Teasing4). Ça se voit un peu que je suis ici pour faire de la promo, non ?

Et Nouma, donc ?

GL : Quant à Pascal Nouma, ne me lance pas sur le sujet musical, j’ai des goûts pourris. Mais, avec Nouma, on parle quand même d’un mec qui a joué dans le clip de « Bye bye » de Menelik. Tu sais le truc qui disait à base d’enchaînement de rimes riches « tu es la seule qui m’aille, je te le dis sans faille, reste cool bébé sinon je te dirai bye bye.» Bah Pascal Nouma est dans le plus simple appareil et dans une baignoire au milieu du clip. Entre Mouss Diouf, Julia Chanel ou Charly Nestor quand même ! Je sens que je vais encore teaser, mais le chapitre sur Nouma, j’ai pris un mégaplaisir à l’écrire. Ça se dit « mégasplaisir » ? Un sacré personnage.  

Votre livre “RC Lens : Secrets de Transferts” a complètement déréglé le business du Mug BM, depuis la mi-décembre, les mentions sur Twitter sont en chute libre et nous ne recevons plus aucun DM d’insulte. Que se passe-t-il quand on réussit à réunir chez soi ces deux précieux artefacts ?  

GL : Pour vos notifs, il suffit de redemander à la Poch’ d’écrire un CR de match. Ils sont tellement drôles que ça va vite être un spectacle pyrotechnique de notifs’, qui risque même de sentir bon l’amende LFP. Aucune insulte en DM ? Comme je ne sais pas quoi te répondre, je vais citer MC Solaar avant son aventure avec Ophélie Winter : « les temps changent ».»

Vous n’auriez pas une petite info transfert à nous faire croquer sur BM ?

GL : Si. Malgré les sollicitations, ça ne devrait pas bouger pour L2F cet hiver. Il devrait rester sur Culture Sang et Or jusqu’à la fin de la saison. Et perdre tous les quiz jusqu’à la sortie de « RC Lens, Secrets de Transferts, Tome 2 ». Mais je ne le dirai pas ici.

BM année à vous ! On vous souhaite d’exploser les chiffres de ventes, et surtout, la santé ! Bises les copains.

La liste des points de vente pour ceux qui peuvent se passer d’un achat via Amazon :

– Bar-restaurant La Loco à Lens

– Bar-restaurant Hurricane Bar à Lens (l’aérodrome de Bénifontaine)

– Café La Civette à Avion

– Café le Deauville à Achicourt

– E. Leclerc Dainville

Retranscrit par L2F

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