Il est de retour. Le Mammouth s’est réveillé. On ne parle pas de Grégory Lallemand, mais bien de Bollaert Mécanique. On parle de nous à la troisième personne, ouais, parce qu’on est des put*** de légende ! Quel bonheur de réécrire par ici. C’est aussi rafraîchissant qu’un pastis trop dosé sans glaçon. Pour votre information, le groupe vit toujours bien, et même si ça fait un an qu’on ne vous a pas donné de nouvelles, sachez qu’Adrien, lui, attend toujours le Mug qu’il a gagné. Bref, on s’égare, parce qu’à écrire des conneries, on pourrait vite relancer la machine. Y’a plus de matchs de Lens, donc y’a toujours pas de défaites. Et qui dit “pas de défaite” dit “chômage technique pour BM”. En attendant que Joseph Oughourlian ne se décide à vendre notre merveilleux RC Lens à un richissime armateur salvadorien convoyeur de farina, et qu’Arnaud Pouille se fasse débaucher par l’OGC Nique, on te donne une idée de cadeau de Noël. Un article absolument pas sponsorisé, puisque de toute façon, ils n’ont pas besoin de nous.
– Bonjour Mr. Lallemand, avant tout, wie geht’s ?
Ma foi, pas trop mal. Je viens simplement de me faire une déchirure à l’ischio lors d’un entraînement avec les vétérans de Sainte-Catherine-les-Arras. Ce qui m’empêchera d’espérer gagner la Coupe d’Artois de la catégorie cette saison – même si je n’avais très objectivement aucune chance que ça arrive. Ca évitera à Dème Ndiaye ou Benoît Assou-Ekotto, qui jouent dans un club voisin, d’avoir à me mettre la misère et à me rendre ridicule sur un terrain. C’est déjà ça de pris. Sinon, pour la petite histoire, je me suis claqué le soir de la liste de Deschamps sur TF1. Il a dû être mis au courant juste avant de prendre l’antenne. Il a paniqué, a donc changé son système à la hâte et est revenu à quatre derrière au dernier moment. Jonathan Clauss n’a donc finalement pas été appelé. L’effet papillon, tu connais…
– Qu’est-ce que ça fait de réveiller BM de sa sieste ?
Bah je suis déjà très heureux que t’aies pu retrouver les codes d’accès à ce mastodonte endormi (ndlr : j’ai fini par les sauvegarder sur Firefox). Depuis un an, je scrute votre retour comme Cristian Lopez espérait un centre au cordeau d’Alex Gersbach. Avec impatience et parfois une pointe d’agacement. Là, t’es visiblement back dans les bacs. T’as toujours autant d’impact et tu sembles toujours aussi compact. Ça fait plaisir qu’on garde le contact.
– Vous sortez le Tome 2 de “RC Lens, Secrets de Transferts” avec ton collègue David Derieux (journaliste à la Voix du Nord). Quand est-ce que vous allez vous décider à l’envoyer à la rédac ?
Quand tu m’offriras un mug BM. Ah ouais, c’est vrai, c’est déjà fait… (ndlr : information démentie par l’AG BM).
Le retour d’un champion du monde à Lens dans le tome 3 ?
– Encore une fois, David et toi vous êtes penchés sur les à-côtés du football, ce qui participe à la construction de la légende du sport roi. Pour ne spoiler aucun chapitre, raconte-nous ce que sera le secret de transfert du RC Lens le plus invraisemblable du futur !
Si vous avez aimé le un, vous adorerez le deux. Si vous ne l’avez pas aimé, bah réessayez quand même, ça nous arrangerait bien. C’est le livre de la maturité. Il est comme moi : un peu plus épais en 2022 qu’en 2021.
Un peu de science-fiction ? OK. L’année prochaine, on racontera ce transfert à venir. A l’été 2023, Zinédine Zidane saisira son téléphone portable et appellera Raphaël Varane. Comme en 2011, lorsqu’il l’avait contacté pour le faire venir de Lens au Real Madrid, le défenseur croira à une blague. Au bout du fil, ZZ lui dira finalement « Écoute Rafa, ce que tu as fait dans le foot, c’est bieng. Mais ce qui serait aussi très bieng, c’est que tu resignes au RC Lens maintenant. » Varane lui répondra : « Tu sais, moi aussi j’ai marqué de la tête dans une Coupe du monde que j’ai gagnée. Je suis désormais assez grand pour choisir mon avenir moi-même. Du coup, je n’ai plus trop besoin de conseils. Je décide tout seul de retourner au RC Lens. » Quand Anthony Martial tentera de persuader Varane de l’emmener avec lui au Racing, le défenseur des Bleus lui dira franchement dans le blanc des yeux : « Bon, on ne va pas se mentir, tu crois vraiment être capable de t’imposer à la place de Florian Sotoca ? » Et son équipier mancunien de lui répondre : « T’as raison, j’ai déjà du mal à prendre la place de Mbappé, Dembélé ou Benzema en équipe de France… »
– Comme tout mec des années 1990, tu as grandi en écoutant NTM. Et comme tout grand journaliste suiveur du RC Lens, tu as réussi à concilier les deux en interviewant Kool Shen…
Je vais pas te mentir : ce sujet, c’était ma plus vieille envie. Un peu comme les supporters lensois aimeraient changer, dans un monde idéal, le résultat de Lyon – Lens 2002. J’avais appris cette anecdote sur Kool Shen en 2000 très exactement, en marge de la sortie du DVD Authentiques, réalisé par Alain Chabat. Kool Shen avait vite évoqué son passé de footballeur prometteur. Il avait refusé d’entrer au centre de formation du RC Lens, qui n’avait alors rien à voir avec celui d’aujourd’hui. Depuis, je me suis toujours dit que si l’occasion se présentait, il faudrait que je le fasse un jour. J’ai creusé le truc pendant pas mal de temps, sans savoir si j’aurais un jour l’occasion de le développer quelque part. « RC Lens, Secrets de transferts 2 » était cette occasion. Il m’a fallu pas mal de semaines pour pouvoir le contacter. Une fois que ça a été fait, Kool Shen a vraiment été top, disponible et sincère. L’objectif était notamment de savoir quel regard il portait aujourd’hui sur ce choix de ses jeunes années, celui qui a probablement changé sa vie. On parle d’un gars devenu une légende du rap français, et un artiste accompli. A 56 ans, a-t-il des regrets, ou en a-t-il eu, d’avoir refusé le RC Lens quand il était ado ? Et puis, on a retrouvé les différents protagonistes du dossier, notamment celui qui avait établi le contact entre lui et le club, ce qui dit aussi tout de comment se jouaient les recrutements de joueurs prometteurs en 1981. Une époque où Lens était incontestablement l’un des trois meilleurs clubs de jeunes en France.

– Comment est-ce que les personnes que vous interviewez accueillent vos sollicitations ? Parce que même si pour certains cas, il y a prescription, vous traitez également de transferts récents… et vous dévoilez parfois des secrets assez puissants !
On n’a jamais essuyé de refus. D’abord, c’est vrai, parce que ce sont souvent des faits anciens. Que certains acteurs ne sont désormais plus dans la bulle footballistique et n’en ont plus grand-chose à faire que les dessous de leurs transferts soient développés. Certains sont même très particulièrement touchés qu’on revienne avec eux sur leur passage au RC Lens, qu’on explique les vraies raisons de leurs départs par exemple. Dans cet épisode 2 du bouquin, c’est notamment le cas de John Utaka. C’est aussi l’occasion de découvrir des joueurs moins connus aux histoires personnelles particulières, comme Alexandre Stassievitch, qui a participé aux belles heures du Racing dans les années 1970. Pour les sujets récents, comme ceux d’Arnaud Kalimuendo, Przemysław Frankowski, Adam Buksa ou Łukasz Poreba, on évoque comment se passent les négociations entre les clubs, les détails qui font basculer un transfert ou un prêt… Si, évidemment, les mercatos sont aussi une question d’argent et de puissance financière, on oublie trop souvent – je trouve – d’évoquer l’aspect humain. Ces autres raisons qui font qu’un joueur va venir à Lens ou en partir.
– Objectivement, quel est le chapitre le plus ouf du bouquin ?
Robbie Slater. C’est surtout le plus touchant, à mes yeux. J’en parle avec d’autant plus d’objectivité que ce n’est pas moi qui l’ai écrit, mais David. D’ailleurs, les meilleures idées, dans ce binôme, c’est toujours David qui les a. L’Australien, véritable rock star du peuple sang et or des années 1990, décrit cette incroyable histoire d’amour. Il parle avec une grande sincérité de ses premières impressions en arrivant à Lens. « Mais comment je vais pouvoir vivre ici ?», dit-il. Ou comment les supporters lensois lui ont finalement fait vivre une aventure humaine extraordinaire. Pour ce qui est des dessous de transferts, le très long chapitre sur la vie et la carrière de Jean-Guy Wallemme devrait en apprendre beaucoup à tous ceux qui se sont toujours demandé pourquoi le capitaine lensois de 1998 a finalement signé à Coventry après le titre lensois. On apprend aussi qu’il aurait pu quitter le Racing en cours de saison, quelques mois avant d’être champion. Avec toujours le souci du détail, des dates, des lieux de négociations… La page 83 va vous surprendre. Ça va, je suis bien niveau teasing ?
– En parlant de transfert, question un peu plus sérieuse, on se rend compte que cela ne concerne plus seulement les joueurs de football. On voit désormais des dirigeants voire des cadres du staff passer d’un club à l’autre. Au Qatar, on a même vu des Asiatiques parader avec des drapeaux de sélections nationales participantes au Mondial. C’est donc ça le football en 2022 ?
Pour cela, je t’invite à lire Star des Années 2050, écrit par Johnny Fudal, un supporter lensois (et un mec adorable, soit dit en passant) qui évoque, dans son bouquin, ce que sera le foot dans 30 ans. Il l’a écrit il y a quelques années et c’était complètement flippant. Plus ça vient, moins on peut jurer que ça n’arrivera pas… Heureusement, le foot, c’est encore de l’émotion, des stades qui vibrent. Enfin, quand il n’y a pas trop de téléphones portables en l’air pour célébrer un but. Oui, je suis Team Vieux Cons. Le foot, c’est encore des inspirations géniales. C’est Florian Sotoca qui se muche pour piquer le ballon au gardien de Clermont et planter un but de filou. C’est Wesley Saïd qui élimine un ban de Merlus dans la surface pour marquer un pion à la Lionel Messi. C’est la rumeur qui monte des travées de Bollaert quand Seko Fofana fixe son défenseur et pousse son ballon de l’extérieur droit juste avant son enroulé classique. Ce frisson-là, celui d’un stade, il traverse les décennies. C’est aussi ce qu’on peut lire dans « RC Lens, Secrets de transferts ». En espérant que les dérives du foot ne finiront pas un jour par tuer définitivement le rêve de ses plus grands fans.
– T’es quand même sacrément fortiche en marketing… Tu vas te payer des vacances à Dubaï cet hiver ?
Je n’ai pas de compte Instagram. Ça ne servirait à rien.
– Bon, du coup, jamais 2 sans 3 ? L’hiver dernier, tu nous avais bien caché ton petit jeu, mais désormais, à l’image du RC Lens, vous vous savez attendus…
T’es déjà en train de gratter de l’exclu ? Tu perds vraiment pas de temps. Pendant toute cette interview, tu m’as vraiment mis la fièvre. D’ailleurs, toi, j’attends tes débriefs de matchs de Ligue 1 chaque week-end et je ne vois rien venir. Tu te sais attendu mais on reste tous en salle d’attente. Rien n’est simple, toi-même tu sais.
– Un dernier mot ?
Bisous.
Retranscrit par ton fidèle serviteur L2F
RC Lens, Secrets de transferts 2 » est disponible en vente à distance sur Amazon. Et bientôt dans des points de vente de l’Artois. Le numéro 1 reste disponible à la boutique Émotion Foot de Bollaert-Delelis.

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