BOLLAERT MECANIQUE

Que dire? Que raconter d’un Racing qu’on ne reconnaît plus? Un Lens qui nous emmène loin, plus loin chaque jour, chaque soir de foot, ce, depuis 3 ans?
C’est la question à laquelle on ne sait répondre chez BM. C’est cette non-réponse qui nous pousse à ne pas écrire, à ne rien dire depuis des plombes. Nourris à la lose et à l’absurde, on est coi. Contrairement à Shéryfa Luna, on n’a plus les mots. C’est pas qu’on ne savoure pas, c’est juste qu’on savoure.

Votre serviteur n’est pas superstitieux, loin s’en faut, mais vous avouerez que plus on avance, plus l’équipe gagne, moins on a envie d’être le connard de chat noir qui va provoquer la défaite 2 jours après s’être astiqué sur les performances du club. Manger un « Cheh« , un retour de Karma ou un « t’as vendu le pot de l’ours avant de l’avoir déballé« , merci, mais non merci. Du coup, ça l’ouvrait pas des masses chez BM dernièrement.

On ferme nos mouilles, on remballe les stylos, on admire, on kiffe, on profite, on espère, on stresse, on vit. On putain de vit notre meilleure vie depuis 20 ans. Car aujourd’hui, ça y est : Le Racing Club de Lens jouera une coupe d’Europe l’an prochain.
C’était passé à un poteau il y a 2 ans, à un poil de cul l’an dernier, cette fois, c’est fait.

Même le pire des chats noirs de BM ne pourra rien contre les péremptoires mathématiques : on ne peut plus être rattrapé. Lille est à 13 points, Monaco à 11. On a paumé 3 matches en 34 journées, on n’en perdra pas 5 en 5 matches.

Il restera ce doute, lié à l’histoire du club. Bien évidemment, ce serait tellement Lens de battre Marseille pour ensuite loser comme des gitans à Ajaccio ou vs Reims, ça n’étonnerait personne. Mais même les plus pessimistes n’y pensent pas.

Parce qu’hier, on a battu Marseille à Bollaert. L’Ohème, c’était la dernière équipe qu’Haise n’avait pas pas fumé à Lens, maintenant c’est fait. Surtout qu’on n’a pas battu n’importe quel Marseille. La bande à Tudor est une sacrée équipe de merde à jouer, la meilleure de France à l’extérieur, l’une de nos historiques bêtes noires et surtout, notre dernier adversaire direct pour se qualifier en Champions League. Si on les avait ouvert en 2 l’an dernier au Vélodrome, on avait gagné l’aller là-bas cet hiver après avoir trimé comme rarement.

Encore une fois, on s’est fait bougé hier. Notre milieu a pris la pression comme jamais, Onana/Fulgini ne voyant pas le jour pendant 30 minutes, Seko/Sotoca écopant d’avantage le rafiot plus qu’ils ne tenaient la barre.

On a flippé nos mères quand Kevin a fait du rien en s’ingambiellant face à Sanchez, dont la tête de traitre à bien failli nous faire oublier son corps de lâche. Mais ô miracle, la VAR a été utilisée cette année à Lens. Et, alignement de planètes inespéré, le but du Chilien a été refusé. Offrant ainsi à toute la presse provençale de quoi pleurnicher pendant toute la semaine.

A partir de là, je crois que bon…

…Il ne pouvait plus rien nous arriver. Même si ce Marseille là est dur à jouer, ils ne pouvaient pas trimballer leur immense chatte dans tous les stades de France et gagner mochement sur un coup du sort chez nous. La cagade de Lyon, c’est rigolo parce que ça fait chier Lyon, mais ils n’ont strictement rien fait hier pour gagner un match de foot. Une parade Brice en fin de première mi-temps, un ou 2 centre relous en fin de match, et c’est tout. Et si le gros Payet a entretenu le suspense dans les arrêts de jeu, c’est surtout parce qu’on a cagué 3 occasions de plier définitivement le match.

Et si on ne pouvait pas perdre, c’est surtout parce que Marseille ne pouvait pas gagner. Oui Gigot-Rongier-Veretout c’est vraiment très fort. En athlétisme. Marseille a une équipe qui te fait déjouer, qui t’épuise, te pousse à la faute mais qui ne propose rien. J’ai de la peine pour Clauss, devenu discipliné et bien meilleur défenseur, mais qu’est ce qu’il doit se faire chier.
Les 3 défenseurs sont à l’image de leur entraineur, une brochette d’assassins avec des têtes de CRS .Gigot rapidement sorti, blessé tout seul sur un duel anodin(g), on a eu Balerdi pour illustrer tout ça. Avec sa tête de zadiste, tu pourrais par réflexe lui demander de te servir un Américain mexicanos, mais non, il bosse pas à Sensas. Il est footballeur pro et il a tenu le choc tout seul, au moment où le milieu marseillais avait rendu les armes, parfois à 3 vs 1. Sans jamais avoir la nécessité de jouer au foot. Simplement en appliquant les règles de base du brave Igor : mord un mollet, serre fort, et quand ya du sang, tu attends que Kolasinac et Veretout viennent pressionner l’arbitre.

Tandis que la team ouing-ouing s’échinera à expliquer que Turpin les a volés, que Médina aurait du être expulsé, je les inviterai à se demander s’il est normal qu’une équipe qui joue la CL ne réussisse pas à fumer la nôtre, avec Onana titulaire et le beau-frère de Sotoca en attaque? Bien évidemment, la réponse est non. Est ce qu’ils s’attendaient à ce qu’on soit capable de tenir tout le match en se faisant pourrir à chaque duel? La réponse est non. Et je ne vous cache pas que moi non plus, je ne nous croyais pas apte à ça.

Parce que même au jeu du fils de pute, on a été meilleur qu’eux. Sur une touche voulue rapide par Openda, les Marseillais ne se sont pas replacés. Petit coup de vice, le banc marseillais envoie un second ballon sur le pré et annihile le contre. Bien évidemment, il faut que ce soit Médina qui passe par là et bien évidemment, il envoie une mine dans le banc marseillais. Avec sa tête d’innocent de la prison des Baumettes. Si ça vaut une statue en marbre direct pour l’Argentin, c’est bien lui qui ramasse un carton, c’est bien Cahuzac qui réussit à prendre un rouge en étant retraité, et c’est bien Payet qui s’en sort. Il va de soi que l’arbitre n’a même pas sanctionné l’action : le folklore est sauf.

Mais d’un point de vue sportif, jamais les Marseillais n’ont pris le dessus sur la meilleure défense de France. Malinovskyi a été mis dans la poche arrière de Frankowski, Sanchez n’a rien fait hormis une faute « dont on parlera longtemps« , Tavarez n’a pas vu le jour, Clauss a été transparent et Vitinha, … bon Vitinha. Par contre, pour ce qui est de mettre une pression de dingue sur le porteur de balle, de couper les lignes de passes, de harceler les relanceurs, y’avait du monde. Il nous ont pressés comme personne et chaque sortie de balle était slipesque.

Clauss à Lens cet été, pour franchir un pallier?

Alors Bollaert a hurlé, Bollaert a serré les fesses à s’en choper des furoncles, et Bollaert a joué son rôle. Et s’est mué en cratère quand Seko a fracassé le poteau de Lopez, quand il a compris que les Marseillais étaient prenables, avant de rugir lorsque l’Ivoirien les a libérés. A ce moment là, on savait. Même les plus pessimistes savaient : on allait tenir, et ils ne reviendraient pas. Pas avec ce Brice là dans les buts, pas avec cette défense là à franchir, pas avec ces replis de Frankowski et de Sotoca. Pour battre Lens hier, il aurait fallu à Marseille, en plus de son équipe de hyènes, un gardien de but pour nous empêcher de marquer, un mec qui sait jouer au foot, et un attaquant pour planter. Problème : Vitinha ne vaut pas 30 plaques, Guendouzi cire le banc et Lopez n’a pas fait un arrêt. Nous, on a Loïs, on a Seko, on a Franek, on a Fac’, on a Bollaert et on a Haise. Et on a gagné le droit de rêver encore un mois. 5 matches pour rester devant les Marseillais et accrocher la Champion League.

T’imagines un peu le délire? Accrocher la Champions League avec Sotoca, Gradit, Machado et Frankowski. La Champions avec notre effectif et notre budget de milieu de tableau. La Champions League à Bollaert… la dernière fois que ça m’est arrivé, j’étais célibataire, j’étais pas papa et j’avais des cheveux.

Et vue la dinguerie que c’était hier, je sais que t’imagines plus qu’un peu. Alors kiffe, rêve, vis. Parce qu’on s’en voudra de ne pas l’avoir fait.

@R_Di